"Never fight unless you know the odds are in your favor. That is our way."
Comment pourrais t'on définir ta vie, c'est bien la question que tu viens à te poser, souvent. Parfaite ? Ouais, c'est pas faux. Tu ne sais pas vraiment par ou commencer quand on te pose ce genre de question sur ta personne. T'es le fils à papa et maman, attention le fils prodige mais de haut niveau. Tu sais le genre de fils ou les trophées les photos avec un bon sourire de faux cul trônent en masse sur l'étagère du salon familial. Après tu sais que t'as pas de quoi te plaindre, c'est même tout le contraire, un sourire mécontent et tu finis toujours par avoir ce que tu veux. Ta mère, ta chère mère c'est sûrement toute ta vie, même si tu n'es jamais aveugle sur son véritable caractère qui cache finalement, une bonne grosse vélane en carton. Tu ne peux t'empêcher de l'adorer véritablement, elle est précieuse. Le plus mignon de tout les fils à maman qui existe. Ton père, parlons de ton père, ce cher Cyrus Harvester, tu n'as rien non plus à lui reprocher si ce n'est son laxisme évident et le fait que moins il se fait entendre, mieux il se porte, bizarre cet homme. Tu ne sais jamais ce qu'il pense véritablement et ce genre de choses à toujours eu le don de t'agacer. La transparence à l'état le plus pur. A part son ministère à celui la y a jamais rien eu d'autre qui pouvait animer une lueur d’intérêt en lui.
Toi le fils prodige, ouais t'aurais pu faire un bon bouquin avec un super titre accrocheur. Depuis que tu es venu au monde, on ne cesse de te répéter à quel point tu es aimé, comme tu es beau avec ton visage que les anges auraient pu façonner, ton regard azur et ton sourire à tomber. A quel point tu es exceptionnel, mieux que tout les autres enfants. Mieux que ton frère et ta sœur qui n'étaient que des chiots à noyer. Oui tu l'entends depuis ta naissance. Depuis que tu es en âge de comprendre, tu sais que t'as un frère et une sœur, des jumeaux. Mais qu'ils étaient bien trop lourdement atteint mentalement pour les garder alors ta chère mère à tout bonnement utilisé la solution de facilité, l'abandon. Des handicapés mentaux par ta mère, rien de grave d'après ton père. Toi tu n'as jamais su quoi en penser véritablement. T'étais bien en tant que fils unique mais quand tu étais honnête rien qu'un quart de seconde avec toi même, bordel t'aurais rêvé avoir autre chose que la solitude comme amie durant ton enfance. Et puis ta mère avait ce don pour sentir les choses, l'art divinatoire qu'elle disait, sans cesse tu savais à quel point ceux qu'elle avait mis au monde aurait été incontrôlable avec la tare qu'ils avaient au corps. Peut être qu'ils étaient comme toi, des légilimens innés? Seul Dieu le savait, tu n'as jamais eu de réponses à ces questions. Mais tu voyais sans cesse durant tes années avec elle, cette lueur de fierté dans ton regard lorsque ton don ne te posait pas vraiment de problèmes. T'as toujours pris ça à la légère comme tout dans ta vie, tu laissais venir et repartir, les pensées des autres qui s'insinuaient avec autant de facilité dans ton esprit. Sans jamais laisser qui que ce soit entrer dans le tien. C'était plutôt naturel, c'était venu avec aisance. Il y avait peut être parfois lorsque tu étais angoissé ou bien même colérique que les pensées des gens venaient à te rendre complètement dingue puisque tu ne te maîtrisais pas toi même mais cela restait relativement rare. En règle générale tu voyais plutôt cela comme un atout que comme une malédiction. Et puis tu étais si génial, si parfait. Aha, mon dieu si ils savaient tous à quel point tu pourrais les égorger durant leurs sommeils.
Poudlard, t'étais plutôt pas mécontent à l'idée d'y aller, tu allais enfin pouvoir respirer de l'attention maladive que ta mère avait à ton égard. La seule chose qui t'as fais clairement carotter c'est qu'on te mette ce machin miteux sur la tête. Ce machin qui allait décider dans la maison dans laquelle tu serais le mieux, agaçant, personne ne devrait pouvoir voir dans la tête des gens. Parce que même toi tu savais pas vraiment ou tu voulais aller, tu voulais juste en finir, rapidement. Et la voix ne tarda pas à s'élever : "Serpentard." Allez, hop merci, au revoir, emballé, c'est pesé. Tu allais t'asseoir à ta table et vite qu'on serve le repas car monsieur Harvester avait faim. Et on ne faisait pas attendre le petit prince qu'il était. Tes années la bas, c'était le paradis sur terre franchement. T'étais dans les populaires, le genre de petit con qui fait glousser les filles et qui s'amuse particulièrement avec tout ce qui attire ton regard. T'étais bon élève mais rien de bien prodige hein cette fois. Les études c'était pas franchement ton truc. Le Quidditch oui, le sport en général, oui mais gratter sur du papier, très peu pour toi, t'as toujours eu mieux à faire. T'amuser loin de ta mère qui s'ennuyait fermement de son fils adoré. La liberté, t'as toujours aspiré qu'à ça dans ta vie, à te sentir voler, que rien ni personne ne puisse t'arrêter, t'entraver. Les chaines c'était trop pour toi pour ton esprit qui venait s'évader toujours plus loin, pour cela que personne n'avait réussis à te faire flancher, t'avais vu tes amis tomber amoureux, changer par ce qu'il appelle l'amour, non merci pour toi, tu valais mieux que ça. Personne ne réussissait vraiment à te mettre à jour, du moins tu laissais toujours transparaître ce que tu voulais. Comme ça aucun risque de blessure possible, tu venais même à calculer ce genre de choses. Pour que toi tu sois toujours indemne, dans chaque situation. Pour que jamais on ne te brûle tes précieuses ailes. Quoi que tu fasses, t'avais toujours ce vide en toi, que tu ne pouvais expliquer, comme une plaie béante qui ne se fermait pas, jamais. Quoi que tu fasses, qu'importe le besoin que tu pouvais combler, tu ne sentais jamais pleinement satisfait. C'était énervant, tu aurais pu brûler le monde entier si seulement on t'avais assurer que cela aurait pu changer quelque chose. Peut être cette solitude, peut être le fait qu'on attende toujours le meilleur de toi, toi qui aspirais à des choses bien plus simples. Tu savais qu'à terme, maman Harvester s'attendait à ce que tu rejoignes les mangermorts, seulement toi tu ne voulais rien de tout ça. Qu'est ce que t'en avais à taper de Voldemort et sa bande de groupies, franchement rien du tout. Mener le bateau de ta propre vie te paraissait déjà largement suffisant.
Abaddon et Azraël. Les véritables prénoms de ta famille déchues. Ta foutue mère avait eu une sordide originalité. La destruction et la mort, tout ça pour deux enfants qui n'avaient rien demandés. C'est vrai que secrètement t'as toujours beaucoup pensé à eux. Pourquoi toi et pas eux. C'était une question à s'en taper la tête contre les murs. Une question plutôt déchirante pour toi. Si ça se trouve, tu venais à les croiser dans les couloirs de Poudlard sans même savoir qui ils étaient véritablement. Tu t'es forgé seul, taisant définitivement ses questions, parce que même une réponse ne changerait pas le destin initial. C'était un combat perdu d'avance, un combat ou même si tu continuais à chercher, tu étais certain d'y perdre bien plus que d'y gagner. T'as grandis, comme ça, dans la colère, dans l'incompréhension générale de te dire que toi aussi t'aurais pu être abandonné comme une vulgaire bouse d'hippogriffe sur un trottoir plutôt que d'être auréolé comme tu l'étais depuis tant d'années. C'était ça, ton unique faiblesse. Le fait qu'au fond, tu sois juste un pauvre perdu, un pauvre colérique bien trop gâté par la vie et par son entourage. A force de vouloir être ce qu'on voulait de toi, tu ne savais pas vraiment qui tu étais réellement. Peut être qu'une autre famille t'aurait sans doute rendu bien plus équilibré que ce que tu ne l'étais en réalité.
Tu es sorti de Poudlard, triste de quitter cet endroit ou finalement tu étais si confortablement installé en encré dans des bonnes habitudes avec des gens que tu appréciais autour de toi. Tu es sortit, pour retourner rien qu'un laps de temps en Ecosse, parce que les mangemorts, c'était pas pour toi, pas encore d'après ce que tu disais à ta mère, bientôt mais pas maintenant. Reculer pour mieux sauter. T'avais envie d'aller à Londres, de faire ta vie. Quoi de ta vie tu ne savais pas, mais être loin d'elle. Tu l'aimais mais tu te sentais si étouffé, tu ne pouvais plus faire autant semblant qu'avant. Tu sentais cette noirceur grandir en toi sans pour autant te battre contre elle. Maintenant tu étais à Londres dans ton petit appartement, t'avais plus d'effort à faire pour être parfait. Tu te fichais bien de ce qu'on pouvait penser de toi en apparence. Tu t'étais crée ton petit réseau de drogues en tout genre dans l'allée des Embrumes et la petite crapule s'en sortait plutôt bien. T'allais rompre la solitude avec le premier homme ou la première femme assez bien physiquement pour tes critères de petit roi et tout allait bien. En apparence comme d'habitude. T'étais devenu quelqu'un de tourmenté avec les années, par tes propres ressentis qui venaient à te bouffer tout cru, à t'angoisser dans la seconde ou tu venais à y penser. Mais jamais de panique bien longtemps, des moyens pour les taire tu en avais des tas. Dans un coin de ta tête, ta conscience venait à te hurler par moment, de retrouver tes aînés, au moins pour être fixés, de les voir de tes propres yeux. D'être content, de fermer ta gueule et de rentrer chez toi.
Mais qui pouvaient t'ils être maintenant? Si longtemps après. Pour une fois, tu adressa une lettre à ton père. Peut être que lui, pour une fois dans ta vie se résoudrait à être totalement honnête. Et la réponse ne tarda pas, il ne savait seulement que ta soeur avait été adopté en France, rien de plus, jamais il n'avait pu retrouver sa trace. Mais ton frère, maintenant prénommé Caly, sûrement par ses parents adoptifs, était toujours à Londres. Même qu'il travaillait au Ministère, le con ! Sans le savoir il était sûrement amené à croiser son véritable père tout les jours. Pour une fois ton père avait eu un éclair de génie, il avouait qu'il regrettait amèrement les décisions de ta mère. Sans réponses, tu te disais que t'allais au moins voir à quoi ce Caly ressemblait. Juste pour voir au moins une fois. Juste pour voir si cela allait éveiller quelque chose en toi. Une lueur, une colère, l'envie de le massacrer. Mais au moins un soupçon de quelque chose. Comme si on pouvait rendre ce que t'avait perdu depuis bien trop longtemps.