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Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
« Let this world explode. »
5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 16:34
Gallions : 162
    
Leandrà LadyLys a écrit:
 La douleur la faisait tressaillir, l'empêchant de dormir. Mais si seulement c'était la seule source de son insomnie... Une potion et tout irait mieux. Mais non, il fallait qu'elle pense en plus, qu'elle réfléchisse beaucoup trop. Tout d'abord Aaron, déjà plus d'une semaine qu'ils se trouvaient à Ste Mangouste, et sa blessure au ventre ne s'était que légèrement soignée. Ensuite, la confrontation avec la femme de ce dernier, le fait d'avoir appris que monsieur était père. Et puis bien évidemment Apophis, et ses fantaisies légèrement dérangeantes. La Brune, allongée dans son lit d'hôpital, regardait cet anneau d'une beauté empoisonnée.

   Leandrà ne savait pas trop comment prendre ceci. Bien, mal... Aucune idée, mais une chose était certaine : sa vie allait nettement changer. Non pas parce qu'elle allait être mariée à cet énergumène, mais plutôt parce qu'il pouvait tout ressentir de ce que ressentait la jeune femme, et vice versa. Autant dire que ce n'était que le début d'un brave merdier. Long soupir. Quatre heure du matin, c'était peut être temps de dormir, non? Grande première : elle était dans son lit. Généralement, LadyLys se trouvait quelques chambres plus loin, aux côtés de Millers. Mais les récents évènements avaient forcé les amants à s'éloigner un peu.

   Se retourner une fois, deux fois, puis trois. S'enrouler dans les draps tel un sushi. Soupirer encore et encore. Se relever. Tourner en rond. Se recoucher. Se prendre d'une profonde passion à regarder le plafond. Souffrir. Et enfin s'endormir. Rêver.


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   Elle marchait pour rejoindre le blond qui l'attendait au bout de la salle, se tenant droit, dans son smoking. Le trac, le stresse, l'envie de s'enfuir. Toutes sortes de sentiments étaient au rendez-vous. Tellement préoccupée par cette boule qu'elle avait dans le ventre, que Leandrà n'avait pas senti sur ses épaules, le lourd poids de l'atmosphère. Elle n'osait pas regardait les gens autour d'elle, alors elle avançait, dans sa robe rouge sang. La Brune était magnifique, mais ressemblait plus à un cadavre qu'on aurait maquillé pour le rendre sublime. Légèrement tremblante, elle se trouva enfin aux côtés d'un Apophis au visage rayonnant de malveillance, avec un sourire carnassier qu'il ne se donnait même pas la peine de camoufler.

   La cérémonie commença alors. La salle était bondée, et pourtant, LadyLys se sentait étrangement seule. Elle voulu retourner pour croiser le regard réconfortant de Lilith ou d'Aaron, mais elle se l'interdit, pour le moment, regardant toujours celui qui allaient les marier. Question fatidique. Ce fut à cet instant qu'elle décida de se retourner. Et elle fut frappé d'horreur. Aaron gisait sur sa chaise, il s'était vidé de son sang par sa blessure au ventre, et personne ne semblait avoir réagi. Lilith, les yeux écarquillés, était d'une blancheur anormal, elle ne bougeait pas non plus. La Brune lança un regard désespéré à Sykes, qui lui, semblait s'extasier devant le spectacle. A bien y regarder, toute les personnes présentes étaient mortes. Le coeur au bord des lèvres et les larmes qui commençaient déjà à tracer des sillons noirs sur ses joues.



" T'as vu, ma belle, j'ai voulu te forcer en rien ! "


   Et Apophis éclata de rire, un rire sinistre, un rire horrible, un rire terrifiant. Ce rire qui lui résonna dans la tête, de plus en plus fort, de plus en plus assourdissant. La jeune auror tomba à genoux, la tête baissée, pleurant devant l'horrible réalité.


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   Sûrement s'était-elle agité pendant ce cauchemar, car les draps étaient en boule à ses pieds, et son corps tremblant et trempé de sueur. Peut être avait-elle même crié? Leandrà passa sa main sur son visage souillé par les larmes. Ce n'était qu'un rêve. Un mauvais rêve. Voilà tout. Son coeur ne semblait pas vouloir se calmer, et sa respiration plus que saccadée ne redevenait pas normal et reposée. Tout semblait si... réel. Et puis, qu'est-ce qui l'avait réveille, au final? Aucune idée. Ce n'était même pas le soleil, car les volets étaient fermés. Peut être le regard bleuté qui pesait sur Pink mais qu'elle n'avait pas encore remarqué?
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 16:40
Gallions : 162
    
Apophis Sykes a écrit:
"Now that I know what life's for..."


Un léger ricanement, juste un bref sourire. Une vague émotion qui passe comme un voile sur le visage et allume doucement ses yeux. Apophis était là, du moins ce qu'il en restait.

Fantôme oublié d'une guerre qui s'était trop promptement achevée à son goût, il était le souvenir mourrant d'un de ces combattants Mages Blancs comme s'il avait été le témoin vivant de tous ces trépassés au combat.

Il avait l'air las, épuisé. Il n'avait pas dormi depuis des jours, c'était vrai. En de pareilles circonstances comment trouver le repos ? Imergé dans son travail, dans ses soucis, dans ses cauchemars il en avait oublié de vivre et semblait presquie s'éteindre à petit feu.

Le jeune homme de la dernière fois, tout fringant dans son uniforme de cuir, motivant une foule d'Aurors et d'agents de Brigade avait désormais disparu pour ne laisser place qu'à son reflet malade au teint vert et pâle.

Son souffle était court et chaud. Il transpirait. Monter les étages avaient finalement été plus qu'un calvaire pour lui où ?... à voir comment il fumait c'était presque compréhensible.

Apophis passe une main dans ses cheveux et ferma les yeux un bref instant comme s'il avait été pris d'un vertige. Quelque chose de pénible venait de lui traverser l'esprit jusqu'à lui en vriller le cerveau, le brûler à l'acide. Ses épaules s'affaissèrent un instant et son dos donna contre le mur. Il y resta un bref instant le temps de reprendre le contrôle de lui-même. Il avait la tête qui tournait.

Sa main droite tenait un bouquet de fleurs, des roses rouges et blanches éclatantes mais qui paraissaient presque fanées et toutes aussi fatiguées que Sykes en sa présence. Pour ne pas trop donner le loisir à Léandrà d'admirer ses propres faiblesses, Apophis se redressa sur son séant, tâchant de se donner meilleure allure. Il commença et sa voix était basse et chevrotante :

"Aaron et toi êtes les seuls que je puisse encore aller voir à cet étage. Les autres... sont tous morts".


Une moue de dégoût se fixa sur ses traits puis il baissa les yeux.

"C'est à la morgue que je suis allé ce matin pour les identifier. Les familles étaient là. J'ai dû remplir les papiers qui incombaient... -il eut un rire nerveux- fort heureusement ils ne sont pas tous tombés au combat, non...".

Il frissonna.

"Des pauvres types avec femmes et enfants. D'autres laissant derrière eux une fiancée sur le point de se marier... Hin.... Y a même eu une bonne-femme à un moment qui est venue me voir. Elle était enceinte jusqu'aux dents. On a... on a commencé à parler de son mari, de la venue de son bébé, de tous ses petits tracas quotidien...".

Il fixa d'un air grave les prunelles de la jeune femme.

"Il a fallu se mettre à trois pour la sortir.

Elle était devenue barge ! Une furie ! Une folle furieuse ! là pour me vomir ces insanités et hurlant qu'elle allait me le faire payer très cher ! que ce jour était le jour de congès de son époux et qu'il n'avait pas à être au Ministère !

Cette femme est partie sans que je puisse lui dire quoique ce soit de réconfortant".



Il marqua une pause, incapable d'aller plus loin. Une étrange et inhabituelle lueur perçait dans ses yeux qui commençaient à trembler un peu. Il releva la tête, digne et sévère, puis poursuivit :

"Aaron et toi avez encore de la chance de vous en être tirés. Vous êtes blessés et il a failli y passer mais vous êtes là, bien vivants, tout comme moi. A la différence de ces hommes et femmes étendues sur ces tables d'opération comme de vulgaires sacs de viande dans l'attente qu'on se penche sur leur cas... Des gens qui ne devaient pas être là mais qui étaient présents quand même pour défendre leur patrie !".

Sa lèvre trembla et il marmonna sur une grimace de sourire :

"Quelle patrie ?".

"Aahh ça oui ! Personne n'était là ! Fudge s'en foutait royalement ! Quant à Scrimgeour je n'en parle même pas ! Les seuls qui soient venus en bonne et due forme sont ces gamins, et rien d'autre !!
Nous étions seuls pour défendre ce bastion... tous seuls... face à une armée dirigée par le plus grand Mage Noir que la Terre n'ait jamais portée !

Et j'étais pas plus là qu'un autre...".


A ces mots son visage se fendit. Le masque de bravoure et de solennité se brisa alors pour ne laisser place qu'à des traits tendus et mortifiés de chagrin tandis qu'une terrible solitude s'emparait de lui. Ses yeux troubles de larmes tanguaient ne laissant que pour unique expression l'empreinte d'une profonde et saillante douleur. Il répéta d'une voix blanche :

"Je n'étais pas là...".

Puis il porta une main tremblante et indécise à sa bouche, la plaquant pour étouffer ses sanglots.
Apophis ferma les yeux et se laissa retomber contre le mur -ses épaules gigotant au gré de ses gémissements, son nez reniflant à chaque fin de souffle.

Il était incapable de reprendre le dessus, laissé pour compte, éseulé, échoué comme un bateau sur une plage, à l'abandon. Jamais de sa vie il n'avait eu aussi honte de lui-même et ne s'était senti tant responsable. La lourdeur de ses fautes, le poids de leurs mots étaient suffisant pour permettre de l'achever définitivement.

La fatigue... c'était cela, la fatigue. Le surmenage. Une partie de lui-même tâchait de s'en convaincre tandis que l'autre pointait du doigt le seul et unique coupable de tous ces meurtres : l'Auror Apophis Sykes, celui qui avait promis de les sauver et de les mener à la victoire quoiqu'il arrive. Ils avaient gagné, ah ça oui ! Mais au prix de combien de sacrifices ?

L'Auror blond se laissa retomber sur une chaise. Son corps ne le supportait plus. Il enfouit son visage rougi et tuméfié dans ses larges mains et s'efforça de demeurer silencieux, luttant contre ce nouveau reflux de larmes envahissantes.

Quelques secondes passèrent, une éternité peut-être... puis il put enfin relever la tête, sans honte, considérant que la marée était passée. Ses yeux emplis de pluie et injectés de sang s'arrêtèrent sur elle alors que son visage n'exprimait plus rien d'autre qu'une extrême dureté, mais envers lui-même pas envers elle, ni même les autres. Envers lui et seulement lui...

Il l'observa longuement et sans mots. L'on n'aurait su dire avec exactitude s'il essayait de contenir à nouveau sa peine ou s'il regrettait de la voir bien vivante dans ce lit d'hôpital. C'était entre chien et loup et Apophis ne devait pas non plus en avoir la moindre idée.

Ses sourcils fléchirent un instant et à nouveau toute rigidité, toute sévérité quitta son visage pour le laisser en proie à une cruelle tristesse. Un gamin abandonné, méprisé. Son ombre gargantuesque en était moins impressionnante. Il n'était plus qu'un homme et rien de plus...

Il secoua la tête les mains placés en prière devant son visage et fermant les yeux. Il les rouvrit pour s'adresser à elle d'une voix monocorde :

"Ils... ils ont dit quoi, les médecins ? Com... combien de temps ?".

Combien de temps... combien de temps avant quoi ? Sa phrase était absurde ! il en eut un soubresaut de rire.

"Je veux dire avant... avant que tu ne sois sur pieds".

Et le bref fantôme d'un Apophis désoeuvré resta longtemps en ses traits...
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 17:06
Gallions : 162
    
Aaron Millers a écrit:
L'immobilité forcée le rendait plus aigre que d'habitude. Enfin, au cours des jours qu'il avait passé ici, il s'était senti plus calme et plus serein qu'il ne l'avait jamait été depuis des années, et il n'avait pas mis longtemps à mettre cette amélioration sur le dos de Leandrà. Elle le soulageait, il l'apaisait, bref, leur duo mélodramatique des éternels amants en manque d'amour lui permettait de survivre dans ce lieu sinistre puant la naphtaline.

Pourtant, ce matin, il était maussade, agressif. Il avait envoyé chié les trois infirmières chargées de lui changer son pansement, maugréant les insultes de base dans son vocabulaire surchargé, et n'avait plus donné aucun signe de vie, étendu tel un surimi dans son lit blanc, blanc, trop blanc.

Evidemment, tout avait été légèrement bousculé entre lui et Leandrà. Oui, il avait mal réagi. Oui, elle avait bien fait de se tenir éloignée de lui dès le moment de la révélation-coup de poing, alors qu'elle venait de se confronter à sa femme et à sa fille dont elle ignorait alors l'existence. Et quoi? Il aurait du lui refiler l'album photo de Melissa? Lui raconter toute sa vie? Vanter les mérites de sa femme et de ce fils oublié, mort et enterré? Elle ne comprenait pas... Elle n'avait jamais su, et il ne lui dirait jamais. A quel point ce choc, ce secret qu'elle lui avait confié en espérant qu'il en soit le parfait garant, venait de détruire sans pitié le mur de protection, la coquille qu'il s'était lentement créé grâce à elle. Il avait l'habitude d'être un parfait salaud, mais pas avec elle, et il n'osait même pas se demander ce qu'elle pensait de lui, à présent. Elle faisait partie des rares personnes dont l'avis comptait vraiment.

Mal allongé sur son matelas, Aaron contemplait le plafond comme s'il avait pu lui apporter les réponses qu'il recherchait dans l'alcool depuis une décennie. Pourquoi était-il si lâche, pourquoi avait-il peur, pourquoi la vie le faisait souffrir comme ça, sans relâche...? Pourquoi tout s'acharnait sur lui au moment où il réussissait à se reconstruire, où il se sentait presque - oserait-il le penser - heureux? Les dalles blanchâtres ne lui répondirent en rien, et il resta des heures immobile et malade, à souffrir de son manque et de sa dépendance, à l'alcool et à elle, peut-être juste à elle, à savourer sans saveur le fait d'être un ignoble lâche qui refusait tout net cette idée nouvelle qu'on lui imposait. Comme un gamin, ce gamin qu'il était, qu'il resterait...

De toute façon, il était un peu trop tard pour arranger les choses. La colère, la frustration passées, Aaron oubliait peu à peu l'idée qu'elle était la seule fautive, pour s'en prendre à lui-même, encore une fois. Ca ne pouvait être autrement, il fallait toujours qu'il foire tout ce qu'il entreprenait, incapable de garder quelque chose ou quelqu'un auprès de lui assez longtemps... Et voilà qu'il allait abandonner. Encore une fois. Abandonner le petit chemin qu'ils avaient dressé ensemble pour se sentir bien, pour se sentir mieux, quitter la route et la laisser pour un petit problème d'itinéraire...

Mais cette pensée lui faisait trop mal. Merde, ce n'était pourtant pas la première fois qu'il n'allait pas au bout de quelque chose, qu'il laissait tomber quelqu'un sans lui apporter d'aide ou juste des précisions! Mais pourquoi elle, pourquoi est-ce qu'avec elle, tout était si difficile, si douloureux? Pire qu'avec Amanda, et c'était dire... Ce n'était pas si compliqué. Elle lui manquait, tout simplement...

Aux alentours de neuf heures et demi, Aaron se redressa péniblement. Une infirmière venait de quitter sa chambre, et son plan pouvait enfin commencer. Il avait tout prévu!

Arrachant sans douceur mais avec un léger grognement les fils accrochés à ses bras, il pivota lentement sur le côté pour laisser dépasser ses jambes hors de son lit. Sa blessure le faisait encore pas mal souffrir et de gros bandages enserraient encore son torse tout entier, ne laissant entrevoir que de fines bandes de peau. Grimaçant de plus belle, il se laissa retomber et enfila les baskets ramenées par sa femme, déposées au pied de son lit. La Médicômage en charge de son cas lui avait dit en ricanant qu'il n'en aurait aucunement l'utilité avant une semaine ou deux, car les déplacements lui étaient exclus jusque là. Keunasse. Elle avait cru qu'il attendrait que Leandrà revienne vers lui ou quoi?

Saissant une canne gracieusement fournie par l'hôpital, Aaron s'avança vers la table dresséé juste en face de son lit, où reposait un simple sac en toile. Il en retira, magiquement ou non (c'est pas encore clair dans ma tête) un paquet de cigarettes un peu abîmé, une bouteille de Whisky pur feu et une petite boîte de chocolats légèrement fondus. Cette dernière lui avait été envoyé par les services administratifs du Ministère, qui considérait qu'au vu de leur courage exemplaire, les quelques Aurors survivants de la grand bataille méritaient bien un petit chocolat. Keunnards. Il avait obtenu l'alcool et le tabac par pure fraude.

A pas lents, serrant la bouteille et la boîte sous son bras et le paquet de clopes sous ses doigts, Aaron boîtilla légèrement jusqu'à sa porte qu'il ouvrit du coude, assez laborieusement, puis déambula dans le couloir en quête de la chambre de Leandrà. Il connaissait le numéro, il n'avait plus qu'à suivre les chiffres pairs, à gauche...

La porte tant attendue se dessina rapidement. Compte tenu de leur héroïsme sans borne, Aaron et Leandrà avaient eu le droit à une chambre individuelle, reconnaissable à leurs larges espaces, au couloir calme et trs propre. Aaron s'immobilisa à quelques pas de la porte.

Son plan de génie s'arrêtait là. Il n'avait plus rien prévu ensuite. Pas prévu ce qu'il dirait, pas prévu sa réaction. Coucou Leandrà, on passe l'éponge, un chocolat? Elle ne pourrait pas nier qu'ils avaient besoin de discuter, et puis, s'il faisait le premier pas, c'était mieux, non? C'était bien ça que les femmes recherchaient?

Il avança légèrement et se regarda à travers une vitre d'un bureau de secrétaire médicales, vides à cette heure. Comme d'habitude, ses cheveux étaient ébouriffés, quelques mèches noires comme du plomb lui retombaient sur le front. Ses yeux étaient plissés, aussi délavés que possible, vides, froids. Il fut étonné de voir le manque d'humanité sur ce visage indifférent... ou plutôt de sentiments, de sensations. Et puis, sa tenue... Il avait juste pris le temps de passer un t-shirt noir, un Puma au logo bleu incrusté sur le côté, au niveau des côtes (un peu de pub). Pour le reste, un vieux pantalon retroussé en bas - un baggy - qui lui donnait l'aspect ridicule d'un jeune sur une plage, avec ses vieilles baskets rouges et noires... Mais le manque de classe n'allait pas rendre plus difficile sa discussion avec Leandrà donc peu importait au final...

Un peu hésitant, il dut se donner un bon double high kick mental pour se forcer à appuyer sur la clenche, à pousser cette foutue porte, et à entrer, clopin clopan à cause de sa canne. Lorsqu'il entendit la voix de Leandrà, il fut d'abord assez soulagé, rasséréné de savoir qu'il pouvait encore capter ses paroles. Il laissa la porte se refermer. Puis il se rendit compte que si elle parlait, c'est qu'il y avait quelqu'un d'autre.

Il s'avança un peu pour faire vraiment face à son lit, mais il ne réussit pas à lui sourire. Avec sa canne, sa tenue de zonard et son petit pique-nique sous le bras, il était loin de faire bonne figure. Il donnait plutôt l'air d'être un habitué prêt à se faire un petit gueuleton avec sa collègue.

Il se figea. Son regard resta braqué un certain temps sur elle, sur son visage trop blanc, puis se posa inévitablement sur lui.

C'était Apophis. Avec un bouquet de roses, tranquillement assis à son chevet, à la place qu'il aurait du occuper.

Aaron ne savait pas trop ce qu'il ressentait. Il se sentait curieusement vide, éteint, extérieur à ce qu'il voyait. L'ironie de la situation aurait pu le faire hurler de rire s'il n'était pas en train de la vivre en direct, son regard métallique pesant lourd sur le blond. Il vivait ce que Leandrà avait vécu quelques jours plus tôt. Tout était en tout point similaire, et il se demanda vaguement si elle avait eu le même choc. Pourtant, il le savait bien. Aussi bien qu'il était déchiré entre sa femme et sa maîtresse, Leandrà était partagée entre lui et le faux Don Juan de service, il ne l'avait jamais nié. Mais voir la chose en face, la réalité reçue en plein gueule quand il ne s'y attendait pas, il devait bien s'avouer que c'était douloureux.

Il avait envie de lâcher tout son bordel par terre; entendre le fracas du verre et du plastique le motiverait. Il avait envie de lâcher tout ça et de fracasser le crâne d'Apophis avec sa canne de miséreux, qui lui donnait tellement l'air con face à lui. Il avait envie de prendre Leandrà à témoin et de se comporter en égoiste, et pourquoi pas de le balancer par la fenêtre.

Au lieu de ça, il se força à hocher la tête pour saluer son collègue. Ne surtout pas montrer à Leandrà que ça l'avait touché... Son égo, penser à son égo. Aaron se racla la gorge en jetant un regard circulaire dans la chambre, mais en évitant soigneusement Leandrà, cherchant désespérément ce qu'il pourrait bien inventer pour justifier sa présence ici avec un paquet de cigarettes, une boîte de chocolats et de l'alcool. Il n'y avait pas grand chose à dire.

- " Salut... Heu, juste pour savoir si tu voulais les chocolats?"

Il lui tendit la boîte en la fusillant du regard. Elle pouvait courir pour avoir les cigarettes!

- " J'suis allergique, moi. Ca me fait gerber." marmonna-t-il, la mâchoire si serrée que sa phrase fut pratiquement indistincte.

Double-sens dans sa phrase et regard vers son cher collègue. Il n'allait pas s'attarder ici. Il lui balançait les chocolats et il se barrait. Hors de question qu'il supporte ce genre de choses. S'afficher avec Apophis à ce moment là de leur relation signifiait simplement qu'elle y mettait fin. Il ne voyait rien d'autre. Tant pis pour leur conversation.... Il fallait croire qu'il était destiné à être malheureux toute sa vie et que les moindres choses auxquelles il s'attachait, quelqu'un de plus fort ou de moins lâche venait les lui voler.
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
« Let this world explode. »
Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 17:12
Gallions : 162
    
Leandrà LadyLys a écrit:

Encore ébranlée par ce mauvais rêve, Leandrà mis un certain temps à retrouver un rythme cardiaque dit normal. Elle secoua sa tête à plusieurs reprises histoire de chasser ces images horribles de son esprit. Et elle l'avait enfin vu, Apophis, un homme considérablement changé, cela se voyait au premier regard. Un sourire timide c'était dessiné sur son visage lorsqu'elle vit le bouquet de roses dans sa main Offrande qu'elle n'aurait jamais soupçonné de sa part. Flattée. La Belle tentait de se relever quand il se mis à parler, mais la douleur foudroyante la cloua sur place.



« Aaron et toi êtes les seuls que je puisse encore aller voir à cet étage. Les autres... sont tous morts. »



Elle baissa elle aussi les yeux. Étaient-ils vraiment les seuls en vie? Si cela était vraiment le cas, cela n'avait rien de glorifiant, sachant qu'Aaron et Leandrà avaient fuis le combat. Ils partagèrent tout deux un frisson. Ils étaient donc si peu à en être sorti vivant? Ses prunelles se plantèrent dans les siennes, elle était impuissante face à ses paroles, elle restait allongé, pauvre animal blessé, le visage tourné vers lui. Sykes avait tellement raison, ils avaient eu de la chance, mais d'autres n'en avaient eu aucune. Ils furent seuls contre une horde de mangemorts déjantés et aucun haut placés n'avait daigné bouger leur royal postérieur pour leur venir en aide. Ils avaient combattu seuls, ils étaient tous tombés seuls, et ils se sont tous vidé de leur sang, seuls. Une vague de chagrin qui ne lui appartenait pas la submergea, il ne lui fallut pas une éternité pour comprendre que c'était grâce - ou à cause- des anneaux. Ce sentiment n'était pas le sien, mais elle le ressentait au plus profond d'elle même.



« Je n'étais pas là... »


Ce fut à cet instant que la Brune se releva, défiant la souffrance, elle s'assit sur le rebord du lit, la robe blanche remontant légèrement, dévoilant alors un large pansement naissant au dessus du genoux. LadyLys grimaça l'espace d'un instant puis son visage montrait à nouveau ses traits de femme fatiguée et blessée.

Apophis se torturait, elle le sentait, il s'en voulait. Mais était-il celui qui a tenu chaque baguette ayant servi à éliminer les mages blancs? Elle avait la subite envie de le calmer, de l'apaiser, comme elle le faisait si souvent pour Aaron. Le seul problème, c'était que Sykes était l'exact opposé de Millers, alors Leandrà ne savait trop quoi faire avec lui.

Il se laissa crouler sur une chaise, devant une Brune impuissante. Elle tenta une vaine approche alors que le Blond avait le visage enfoui dans ses mains, mais elle se résigna. Et ils s'observèrent quelques minutes, sans rien dire. Le silence était oppressant, l'atmosphère était glaciale. Inconsciemment et du bout des doigts, la Belle caressait l'anneau incrusté dans sa chaire.

«Ils... ils ont dit quoi, les médecins ? Com... combien de temps ?»


Pouvait-il...? Non impossible, impensable, personne ne savait, elle se crispa.

« Je veux dire avant... avant que tu ne sois sur pieds»

Leandrà se détendait à ses paroles et fit une moue. Elle n'en savait fichtre rien, sa blessure ne s'était pas refermée, et elle avait encore atrocement mal à chaque mouvement.


Il n'en savent rien. J'ai été blessé par onnesaisquelsortilège. Magie noire. Ils m'ont pas raté. Du coup, ma cuisse joue les capricieuses...


Sourire fataliste. Il fallait bien en rire, après tout, ce n'était qu'une blessure, cela aurait pu être pire, vraiment pire. Chose inédite, le regard de la Brune était emplis d'une certaine tendresse pour le sorcier.




Tu te torture Apophis. Tu n'es pas responsable de ce qu'il s'est passé là bas. J'aurais du être avec toi, j'aurais du continuer à me battre aussi, j'ai pris la fuite pour sauver Aaron. La fuite... je fais une bien piètre Gryffondor!



Long soupir. Peut être aurait-elle pu sauver d'autres sorciers si elle était revenu, si elle ne s'était pas fait si facilement toucher. Égoïsme? Elle, cette jeune femme toujours prête à aider les autres, avait fait preuve d'un égoïsme sans limite. Beaucoup y sont restés, elle aurait pu peut être éviter ça. Mais Leandrà n'arrivait pas à s'en vouloir, ce n'était pas de sa faute si il y avait autant de veuves en pleurs à présent, mais celle du Dark Lord et de ses sbires. Sans le vouloir, la Brune posa sa main sur la sienne, une erreur, peut être, aucune idée, elle s'en foutait.




Ils ont voulu se battre, tu ne les a pas forcé, alors arrête de t'en vouloir!



Sa voix était douce, première fois avec lui que son ton était aussi tendre. Le fait de le voir ainsi avait légèrement changé sa perception des choses, elle le voyait enfin sans son masque d'homme dégénéré au coeur de pierre. Il se laissait porter que trop facilement par ce flot de chagrin, et le côté S.P.A. de Leandrà s'était mis en marche, son côté " je ramasse tout les chiens abandonnés aux regards tristes". Peut être que Sykes avait compris cela et qu'il s'en servait, ou alors, il était venu sans arrière pensée, ce qui serait une grande première, en somme.

Et la porte s'ouvrit. La Brune aurait pu ne pas s'en occuper, se dire que c'était une infirmière. Mais non, elle aurait reconnu entre mille cette présence, Aaron. Instinctivement, elle retira sa main de celle d'Apophis. Son coeur se serra dans sa poitrine. Situation étrangement familière, vécu il y a quelques jours, quand Amanda avait débarqué avec l'enfant, alors que Leandrà était avec Lui. La, c'était la même chose, ou presque. Que faisait-il là? Demande de pardon pour les paroles qu'il avait eu quelques jours avant?

Leandrà ne prêta même pas attention à ce qu'il avait apporté, elle était simplement captivé par son regard fuyant, qui semblait vouloir tout regarder, sauf elle. Et LadyLys aurait préféré qu'il ne plonge pas ses prunelles dans les siennes, car ce qu'elle pouvait y lire était encore plus douloureux. D'un geste tremblant, la belle attrapa la boite et la posa sur le lit. Cette scène était horrible, et c'était fort probable qu'elle se sente encore plus mal à l'aise que celle d'il y a quelques jours.

Ses paroles, le regard dirigé vers Apophis, il ne lui en fallait pas plus pour comprendre le fond de sa pensée. Il pouvait bien faire genre de ne rien ressentir, mais Leandrà, elle, savait. Elle le connaissait par coeur, chacune de ses réactions. Elle savait traduire un regard, une parole, un geste.



M... Merci Aaron.


Quoi qu'il pouvait penser, cela devait être bien loin de la vérité. Son amant savait pertinemment qu'elle était déchirée entre les deux hommes, il pouvait bien le comprendre, c'était pareil pour lui. Elle ne pourrait jamais faire un choix, que ce soit l'un ou l'autre qui lui demande, rien à faire, elle ne pourrait choisir entre Aaron et Apophis. Elle avait peut être le rôle de la s*lope, mais qu'importe, LadyLys ne pouvait s'imaginer vivre sans l'un, ou sans l'autre.



Je t'offre...un bon café?


Sourire, cette phrase devait lui rappeler quelque chose. Non, la sorcière n'avait pas dit cela sans arrière pensée, c'était délibéré, cette phrase avait été choisi. Un message codé en quelque sorte. Une demande silencieuse de rester là, de ne pas partir... Ses yeux azurs passèrent de son tendre amant à Apophis, puis de la brute gravée dans son coeur à Aaron. Un brave merdier s'annonçait bel et bien dans les cinq minutes à venir.
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
« Let this world explode. »
Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 17:32
Gallions : 162
    
Apophis Sykes a écrit:
A quoi je sers ?...


Ses yeux baignant dans les larmes ne fixaient même pas la main que Leandrà avait posée sur la sienne. Ils étaient plongés dans le vide d'une douleur insassiable et d'une peur insondable, celles de se savoir responsable d'une part et d'en subir les reproches d'autre part.

L'horrible sensation d'avoir perdu lui rongeait le bide depuis ce matin 7 heures lorsqu'il avait dû aller présenter ses condoléances aux familles éplorées. Jamais rien n'avait eu plus de sens à ses yeux que cette impression-là tandis que cette criante vérité lui apparaissait en plein visage : Apophis venait d'échoué.

Apophis avait sacrifié tout de lui pour ce travail, cette carrière pour finalement ne déboucher sur rien d'autre que ce bain de sang qu'il avait été incapable d'enrailler.

Alors oui il n'avait menacé personne de sa baguette -pour une fois, pour une fois !!- en les sommant d'agir et de sauver le Ministère ! Oui il ne les avait pas forcé à prendre part au combat ! Mais il était celui qui s'était fait avoir comme un débutant, et cela ni Millers ni Ladylys ne le savaient... parce qu'ils n'avaient pas été là !

L'Auror Sykes revenait de loin... de très loin... de trop loin. Et, durant ce bref instant où il ne fut pas lui-même mais le jouet d'un maniaque, il s'était un peu plus rapproché de l'homme qu'il aurait dû devenir s'il n'avait pas claqué la porte de chez lui...

Juste retour des choses... Les Mangemorts s'étaient emparés d'un de leur frère et lui avait fait subir le plus terrible déshonneur qui soit. Non seulement Sykes avait été écarté de la bataille mais en plus il avait été forcé de lutter contre son camp...

Et cela Aaron et Leandrà ne le comprendraient jamais car, tous Gryffondors qu'ils étaient, ils ne savaient pas, non, ils ne savaient décemment pas la honte, le tourment, le chagrin qu'une telle blessure produisait.
Il fallait avoir allégrement craché sur les siens pour en saisir l'amer douleur de retourner auprès d'eux.

Une ombre passa par l'entrebaillement de la porte. Apophis releva alors les yeux, fixant un regard torve sur la personne ayant fait irruption. Il baissa la tête sur un soupir et un sourire cynique, attendant que Sieur Millers fasse son entrée auprès de la belle... et ne lui propose des chocolats.

Le coup de la petite boîboîte offerte aux courageux combattants du Mal, quelle piètre réconfort et quelle vaste plaisanterie ! Enfin... c'était peut-être mieux ainsi pour ces deux compagnons.

Poliment Apophis se leva et répondit à l'intention de son collègue d'un hochement de tête grave, presque trop sentencieux.

"Millers...".

Autrefois, les deux adolescents qu'ils étaient en auraient ri à gorge déployée. A présent les deux adultes n'osaient même pas s'adresser un regard. L'atmosphère était trop chargée, l'air ambiant trop lourd et l'heure bien trop solenelle pour qu'on se laisse aller à de telles bêtises d'étudiants.

Leandrà ne se fit pas prier pour casser le silence gênant et pesant et demanda à Aaron sur un ton des plus ironiques si elle pouvait lui offrir un café. Le blond ne saisissant pas vraiment la nuance d'un tel sarcasme se contenta de relever un sourcil en direction de son collègue puis décida qu'il était peut-être temps de passer à autres choses qu'aux éternelles piques bien senties... D'ailleurs il n'en avait fait aucune ! Preum's, preum's !

"Je suis venu pour te voir, Aaron. Et je suis content que tu sois dans une forme aussi... aussi...".

Voila qu'il ne trouvait plus ces mots. Ou alors que ses propres pensées entravaient elles-mêmes ces quelques paroles réconfortantes... et il avaut beau s'arranger pour faire passer son embarras sous un sourire poli, de mimer ce qu'il voulait dire par des gestes malhabiles il ne parvenait pas à se rendre parfaitement crédible.

"Bref, coupa-t-il net, je te pensais plus salement amoché. Ca fait plaisir de voir qu'il n'en est rien...".

Sa phrase, à la fin, avait été passée sous silence -comme dite du coin de la bouche. Tout ceci il le pensait, comme il avait pensé chacun des discours de circonstances prononcés à l'intention des disparus. Mais, comment dire ? toutes ces belles et bonnes intentions étaient cousues de fil blanc et sonnaient creux dès qu'on les entendait... c'était bluffant et ridicule. Pourquoi fallait-il toujours emprunter une mine appropriée à chaque situation ?

Celle qu'aurait voulu arborer Sykes était celle qu'il venait d'avoir devant Leandrà : se laisser abattre, s'affaler, pleurer. Et à cet instant il se souvint qu'il l'avait réellement fait... pleurer.
Il en essuya les larmes d'un bref revers de main pudique, renifla un bon coup et se redressa un peu plus dignement -sévère dans ce beau costume noir propre aux funérailles, hypocrite malgré lui lorsqu'il avait dû distribuer ces beaux sourires de réconfort aux parents, à la femme, aux enfants, aux proches de la ou des victimes...

Il se racla la gorge et entama d'une voix claire :

"J'étais venu... venu dans l'espoir d'avoir de bonnes nouvelles. Ca me fait plaisir de savoir que vous vous remettez lentement mais sûrement".


Il hasarda un petit clin d'oeil...

"Hey ! Dans une semaine au bureau, hein ?".

Rire nerveux, semblant de sourire. Pathétique petit messager de Scrimgeour jusqu'au bout des ongles... Il leur mentait aussi bien et facilement qu'il se mentait à lui-même. Et combien de fois il aurait voulu se jeter à genoux pour enfin laisser éclater sa peine ? Cette envie désespérée de tout leur dire, de se confier était-elle désormais mesurable ? Pouvait-il seulement avouer, dire avec sincérité que... "ce jour j'ai perdu plus que la vie, et je crois même que cela aurait été préférable compte tenu de ce que j'y ai gagné au change !".

Mais la rigueur et la fermeté étaient de mises à présent et il ne devait pas être celui qui flancherait à nouveau. Il ne pouvait pas !

"C'est... charmant cette petite réunion entre collègues, vous ne trouvez pas ? On est là, peinards, dans une chambre d'hôpital, au milieu des éclopés et des agonisants. Que rêver de mieux ?

Je suppose que cela ne vous étonnera pas si je vous dis que Scrimgeour compte sincèrement revoir à la réforme aussi bien la Brigade que notre section ?... Il fallait s'y attendre vu le laisser aller des semaines précédentes..."


Il eut un petit sourire plein d'ironie... le même qui donnait envie de lui faire bouffer ses dents, et ce depuis qu'il avait cinq ans. Puis il les jaugea tous les deux, longuement, calmement, presque froidement alors qu'il sentait en lui la colère monter aussi bien que la marée. Toujours aussi raide il s'efforça de déplier ses doigts compressés dans ses poings pour se détendre... mais la coupe était pleine et Apophis trop à fleur de peau ces derniers temps.

"Qu'est-ce que vous voulez entendre, hein ? Commença-t-il sèchement, que voulez-vous entendre de moi ?

Que je suis désolé ? Que vous avez mes plus sincères regrets ? Que j'espère vraiment et de tout mon coeur que vos semaines, mois, années de convalescences ne seront pas trop pénibles ? Que je mettrai tout en oeuvre afin que vous en soyez dédommagés ? Que les choses n'auraient jamais dû se passer comme ça, hein ?

MAIS, BORDEL !! QU'ATTENDEZ-VOUS DE MOI ??".


Son cri se déchira dans sa gorge en une plainte aiguë et douloureuse, montant jusqu'au cieux et emplissant la salle. Apophis, le teint rouge et les yeux brillants, resta figé dans cette expression stupide et hallucinée, les traits tirés sur une grimace affreuse comme un chien les babines retroussées. Il avait le souffle court et peinait à reprendre sa respiration. Son coeur rata un battement puis il déglutit, s'efforçant de recouver calme et consistance.

"Il fallait trouver un responsable, souffla-t-il d'une voix glaciale, et ils m'ont choisi moi...

Ohh je sais très bien ce que tu vas dire, Aaron, et ne prétends pas que tu n'y as pas seulement songé !

Apophis se plaint encore... Apophis ne pense qu'à lui... Apophis gémit d'avoir autant de responsabilités et bientôt il ira pleurer sur son sort comme il l'a toujours fait !

Mais m*rde, Millers. Qui peut dire, aujourd'hui, qu'il est resté le même ?".


Et ses yeux bleus et métalliques passèrent de l'un à l'autre...

"Personne...
Nous avons tous laissé quelque chose là-bas, dans cette bataille...".

"T'as quelque chose à rajouter, Ladylys ? Ou tu crois encore qu'il aurait fallu que tu te tiennes "à mes côtés"
pour sauver tous tes petits camarades ?

Tu t'es perdue toi-même tout comme moi je me suis perdu dans l'abîme...

Et toi aussi, Millers -et il pointa son doigt sur Aaron
-... Et toi aussi, Ladylys -et son index pivota sur elle-... Et toi aussi, Sykes...".

Et son pouce se dirigea sur lui. Il marqua une pause, prit une profonde inspiration :

"Paroles sensées, folie passagère, gérémiades habituelles ?

A vous de choisir.

Pour l'instant, moi, je m'arrache !".


Il redressa le col de son manteau et passa une main nerveuse dans ses cheveux juste avant de passer devant Aaron d'un pas rapide et léger. Il ne voulut pas se retourner sur eux... il sentait la douleur revenir et les larmes remonter et mieux valait, par pudeur, ne pas offrir un semblant de ce spectacle.

Il passa la porte sans même s'arrêter et bifurqua à droite, marchant aussi vite que ses jambes pouvaient le lui permettre, étouffant ce cri, cet horrible gémissement coincé dans sa gorge et qui voulait pourtant sortir plus que tout.

Le dos de sa main plaqué contre sa bouche, son coeur battant la chamade tandis que des larmes commençaient à poindre sur ses cils collés de sel, Apophis progressait à travers le couloir la nuque baissée sur ses échecs...
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 17:54
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Aaron Millers a écrit:
Thanks for the memories



Elle pouvait bien lui répondre d'une voix tremblante, cette hypocrite. Aaron avait encore beaucoup de mal à se retenir; son ego ayant reçu l'un des plus gros chocs de sa courte vie. Et rien que de voir ce visage porcin, de se dire qu'il lui avait tenu la main quelques instants plus tôt, qu'il avait embrassé ses lèvres par le biais des siennes, rah! Sa fierté de mâle reproducteur s'était vue pulvérisée par ce coup en traître de Leandrà, certainement une bonne vengeance, la seule qu'elle ait pu trouver pour répondre à ses conneries. Mais bien sûr, qu'il lui en voulait! La venue d'Amanda n'avait pas été préméditée, ou même désirée. Et là! Elle rameutait le benêt séducteur à deux noises!

Le pire était peut-être d'être torturé par l'envie, le besoin de lui dire que, désolé mon gros, mais il n'était pas le seul à être passé au-delà des cuisses de Miss LadyLys. Ca le tailladait comme un rasoir, il sentait revenir en lui son côté connard en puissance, celui qui lui ordonnait, qui lui dictait de lui faire mal, de blesser Leandrà comme elle venait de le faire. Tout en sachant qu'il le regretterait amèrement par la suite.

Il laissa poser sur elle son regard quelques instants, releva un sourcil dédaigneux lorsqu'elle lui proposa du café. Aaron ne prit pas la peine de répondre immédiatement, il se contenta juste de passer son regard d'elle à Apophis quelques instants.

- " Hum, nan, laisse en plutôt à Apophis, hein? Il était là le premier."

Ton crispé mais pas aussi acerbe qu'il l'avait d'abord voulu. Les remarques pleines de sous-entendus, les répliques corsées à double-sens allaient bon train, et il était certain que Leandrà comprendrait celle-ci. En même temps, ce n'était pas vraiment compliqué.... L'essentiel était simplement qu'Apophis, lui, ne comprenne rien. Pas vraiment compliqué non plus.

D'ailleurs, il s'était levé pour le saluer, et Aaron braqua directement son regard glacial sur lui sans desserrer les mâchoires. Il ne savait pas encore ce qu'il allait inventer pour les lui casser cette fois, mais il redoutait déjà les larmes de crocodile dans ses yeux de gamin, le ton tragique et plein de laconisme... Rayée, terminée, aboutie: l'amitié si difficile entre ces deux grands ennemis était définitivement de l'histoire ancienne.

Les deux répliques suivantes laissèrent Aaron proprement sur le cul. Tellement, qu'il en oublia d'afficher une mine sévère, rigide et mauvaise, pour lui préférer un masque de total effarement. Eberlué qu'il était, il crut tout d'abord qu'Apophis se foutait simplement de lui pour en remettre une couche, pour remuer profondement ce beau merdier dans lequel ils pataugeaient gaiement tous les trois. Puis il se rappela que vu la non-réaction d'Apophis quant à sa venue dans la chambre de Leandrà, il ne devait pas être au courant de grand chose, et n'avait donc aucune possibilité de jouer sur la frustration extrême d'Aaron. Un dernier changement s'opéra dans l'expression de son visage; il courba les sourcils, plissa son front ridé, fit la moue, une lippe méchante d'enfant moqueur. Puis il suréleva sa canne, manquant de l'éborgner avec, et remonta un peu son t-shirt pour que le blond voit bien les épais bandages qui couvraient la peau noircie de son torse. L'air d'Aaron, puis sa voix lorsqu'il lui cracha quelques mots, ne pouvaient être plus éloquents:

- " Ouais, t'as raison. J'm'en tire super bien. Ca fait une semaine que JE suis à l'hosto et c'est pas près d'être fini. Celui qui s'en tire bien dans l'histoire, c'est toi."

Comment aurait-il pu prendre la remarque d'Apophis pour de la simple politesse, une question badine d'un ami à un ami pour savoir comment ça allait? Dans son état, évidemment il voyait rouge, et il était persuadé dans son délire parano-psychotique qu'Apophis l'attaquait de tous les fronts. Pourtant, il sentait que la colère allait décroissante, il suffisait juste qu'il s'aère, ou qu'IL s'aère, lui, et tout retomberait comme un soufflé, il n'en voudrait plus à Leandrà. Peut-être. Keurf keurf.

Alors même qu'Apophis commençait à les noyer de paroles, Aaron à fixer Leandrà avec toute l'intensité qu'il pouvait mettre dans les deux prunelles malades. La colère, toujours présente, la frustration, intimement imprimée sur la rétine trop claire, puis l'incompréhension qui montait lentement, celle d'un amant trahi, un amant qui pensait être l'unique. C'était à son tour de porter des cornes! La seule dans l'histoire à être parfaitement comblée, c'était Leandrà, non? Deux hommes au pied de son lit, dont un qui ne s'attacherait jamais vraiment à elle, et l'autre qui s'y était beaucoup trop attaché. Le palpitant à 100 à l'heure, Aaron hésitait toujours entre la carte de la dignité bafouée et celle du je-m'en-foutiste accompli. Apophis coupa court à toutes ses questions intérieures en passant du discours larmoyant aux reproches teintées d'accusation d'ingratitude.

Hein? Il avait loupé une bonne partie de la conversation, là, non? Pourtant, Leandrà n'avait pas ouvert la bouche, le blond était en train de s'exciter tout seul de son côté... Aaron eut bien du mal à décoller ses yeux de son amante pour les recoller en vitesse sur son collègue qui partait tête foncée dans son délire. Il leur avait déjà enfoncé la disquette, qui tournait, tournait, tournait en boucle. Le brun n'écoutait que d'une oreille, une oreille distraite, attirée, à l'attente du bruit de cette foutue de boîtes de chocolats qu'il voulait voir mangés jusqu'au bout.

Il le laissa parler. Evidemment. Ne pas se risquer à glisser un mot dans une tirade façonnée à la Sykes of Woodbury, de toute façon c'était parfaitement inutile, limite impossible: personne jamais n'aurait eu le temps de répondre. Le ridicule d'Apophis le laissa de glace, surtout ses yeux rouges à l'orée des sanglots, alors même qu'il aurait pu le gêner quelques temps plus tôt. Offrant de plein droit à Leandrà la maîtrise de la répartie face à sa première conquête, Aaron se contenta de jeter au blond un regard empli de pitié et de rancune. Voûté sur sa canne dans ses vieux habits de camping, on aurait pu penser à un vieillard fatigué, cocufié, débraillé.

Quand il termina sa litanie, Aaron souffla ironiquement, levant les yeux au ciel et soulagé que la sentence quasi divine soit terminée:

- " La drogue c'est mal, voyez..."


La pure preuve à cet élan de morale, c'était Apophis en personne. Quoique, avec un nez pareil et une légère tendance à l'hystéro-psycho-neuropathie, pas sûr que la cocaïne soit fortement recommandée... Boarf, de toute façon, Aaron avait toujours su qu'en plus de la cigarette, Apophis devrait se traîner une autre petite dépendance à quelque substance nocive. C'était obligatoire vu son état, nan?

Aaron se retourna sur son passage lorsqu'il quitta les lieux, pivotant sur sa canne pour mieux voir cette défaite en gros plan, en direct, devant ses yeux ravis.

- " Bah reste mon gros, tu vois pas qu'on adore ta conversation?" lui balança-t-il au passage, avant de se retourner une nouvelle fois vers Leandrà.

Cette fois-ci, hors de question d'éviter le conflit, le débat, ou ce qu'il adviendrait pour eux à cet instant. Il avait toujours cette moue gamine aux lèvres, celle qui faisait presque croire qu'il se mordait la langue de colère, jaugeant la personne en face de lui en secouant légèrement la tête, comme enragé, déçu. C'était un peu le cas, il balançait encore un peu pour les deux adjectifs qui au final se rejoignaient.

- " Bah alors? Tu le retiens pas? T'avais envie de rester qu'avec lui quand je suis rentré, nan?" se hâta-t-il de cracher, entre ses dents serrées. "Enfin tu veux peut-être que moi, je m'en aille? A toi de voir, c'est un peu toi qui décide dans cette histoire, soit l'un soit l'autre!"

Oui, effectivement, c'était bien le cas: Aaron était en train de faire une crise de jalousie. Rien d'anormal là-dedans, et puis ce n'était qu'une solution en plus pour se blesser lui-même par le biais de sa chère et tendre amante. Il la lâcha du regard et fit quelques pas dans la chambre, tournant en rond en se frottant l'arête nasale, sans l'aide de sa canne, trop encombrante. Le paquet de cigarettes un peu écrasé et la bouteille d'alcool lui parurent tellement déplacées à cet instant qu'il ne put s'empêcher de faire remarquer, de sa voix acide, en les jetant sans ménagement sur le lit:

- " Ca c'était pour toi, mais j'suis con, c'est vrai que dans ton état c'est pas très recommandé, hein?"

C'était bas, c'était stupide et ça n'avait aucun intérêt, mais Aaron n'avait plus que ça pour se la ramener. Il n'oubliait pas pourtant que la raison première de sa venue était de s'expliquer avec Leandrà, de se faire pardonner... voila sûrement pourquoi il crut bon d'ajouter, mais à voix plus basse, comme du venin (aucun rapport mais je voulais placer ce mot, merci):

- " Ptain... Tu t'arranges toujours pour tout niquer, hein..."

Pour l'heure, c'était plutôt lui...

- " BAH ALORS APO, TU NOUS FAIS TON CACA NERVEUX OU QUOI, REVIENS MA GROSSE!" cria-t-il soudain, sûrement conscient que sa revenue ne pourrait de toute façon pas empirer les choses.
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 18:21
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Leandrà LadyLys a écrit:
Finalement, la réalité n'était pas bien mieux que le cauchemar dans lequel Leandrà avait nagé cette nuit la. A présent, elle se retrouvait entre deux hommes qu'elle aimait, et ils étaient à deux doigts de se taper sur la tronche. L'un était rongé par une jalousie maladive, et l'autre était dans son délire apocalypticodramatic (haha *sors*). Et elle.. bah elle, elle ne disait rien, toujours assise sur le rebord du lit, elle avait enfoui son visage dans le creux de ses mains. Ne préférant rien dire, ne rien faire, laisser passer l'orage. De toute manière, quoi qu'elle dise, ça ne pouvait rien changer, si ce n'est qu'empirer les choses.



« Pour l'instant, moi, je m'arrache ! »


   La Brune ne releva même pas le visage, même si l'envie de l'empêcher de partir était bien là. Elle n'avait pas la force, valait mieux le laisser se calmer. Comment essayer de le raisonner alors qu'il était dans son délire toutestdmafautevouspouvezpascomprendrebordel ? Et puis, la , tout de suite, il y avait autre chose qui l'attendait que d'aller le rattraper : la crise de jalousie d'Aaron Millers. Ça vaut l'detour.



« Bah alors? Tu le retiens pas? T'avais envie de rester qu'avec lui quand je suis rentré, nan?»


   Relevage de tête. Et la crise ne faisait que de commencer, elle le sentait parfaitement. Comment pouvait-il dire ça? LUI?



« Enfin tu veux peut-être que moi, je m'en aille? A toi de voir, c'est un peu toi qui décide dans cette histoire, soit l'un soit l'autre! »


   Ses yeux hallucinés s'arrondirent alors. Leandrà pensait qu'il la comprenait, il savait, pourtant, qu'elle ne pouvait choisir, et que ce n'était pas un pur bonheur que d'aimer deux personnes à ce point, mais plutôt un bordel sans borne. Il était dans la même situation, non? Alors pourquoi lui dire ça? Comment oser tenir de tels propos? Profonde blessure qui la faisait souffrir, non pas à sa cuisse, plus haut, bien plus haut, son cœur. Ses paroles l'avaient touché, profondément. C'était son but, évidemment. Voilà deux jours qu'il s'acharnait. Mais comme si c'était de sa faute, si Apophis avait décidé de venir lui rendre visite! Evidemment, Leandrà aurait du le virer à coup de pied supersonic dans le cul! Peut être qu'Aaron aurait du faire pareil quand sa femme s'était pointé, il y a 48 heures!


« Ça c'était pour toi, mais j'suis con, c'est vrai que dans ton état c'est pas très recommandé, hein? »


Va t'faire frire, Aaron.


   Elle avait marmonné sa seule phrase. Un regard menaçant s'était planté dans celui du sorcier. Tandis qu'il continuait à cracher son venin sur le pauvre petit animal blessé qui ne se donnait même pas la peine de se défendre, pas pour le moment. La colère envahissait son esprit à mesure qu'il déblatérait, ça n'allait pas tarder à exploser.



« Ptain... Tu t'arranges toujours pour tout niquer, hein... »

Tu te fous de moi? Ignorant ses beuglements à l'adresse d'Apophis qui se trouvait certainement loin, elle se leva , malgré la douleur qui s'était réveillé, et le sang qui se mis à transpercer le pansement. Non mais DIS MOI que c'est une blague? TU TE FOUS DE MA GUEULE!


   Léger vertige, s'énerver quand on est aussi faible, c'est pas forcement bon. Trop d'émotions d'un coup. Elle manqua tomber, mais se rattrapa au dossier de la chaise.

Qui m'a envoyé bouler il y a deux jours? Hm? Qui m'a gentiment conseillé d'entrer en contact avec la gente masculine grecque?

Et puis attend, tu m’as parlé de choix? TOI, tu me parle de choix? Mais qu'est-ce que j'dois dire? Il a une petite femme et une fille quand il rentre du boulot, et une maîtresse quand bon lui semble, et il me parle de choix! Mais dîtes moi que je rêve!



   Les ongles enfoncés dans le dossier, et la respiration saccadée par cette colère soudaine, LadyLys essayait de se calmer. Une fois lancée, elle pouvait dire des choses qu'elle ne pensait pas forcement. Elle n'était pas de nature blessante, mais une fois sortie de ses gonds, ça fusait sans retenue.



Tu me parle donc de choix. Mais serais tu capable d'en faire un ?


   Sa main se posa sur son ventre, comme pour illustrer ses paroles. Elle le défia du regard. Un choix qui serait bon pour tout le monde. Evidement que LadyLys désirait que ce soit elle qui soit choisi, mais se leurrait-elle? Non, pas vraiment, Leandrà savait qu'il était amoureux de sa femme, il la choisirait elle, puis sa fille, cela ne faisait aucun doute. Et puis, pouvait-elle faire l'horrible chose que de faire un ultimatum? Etait-elle horrible à ce point? Pouvait-elle se le permettre?[/b]
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 18:35
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Apophis Sykes a écrit:
Apophis s'apprêtait à rejoindre l'ascenseur lorsqu'il entendit la voix d'Aaron percer à travers le couloir, le sommant de revenir à sa manière en braillant comme un malappris. L'Auror blond s'arrêta net et jeta un regard par-dessus son épaule...

*"Sykes !! Sykes !! Reviens, quoi !".

"Fiche-moi la paix, laisse-moi !".


"Attends, hey !!... Sykes !".

Le jeune homme brun et fringant courut pour arriver à sa hauteur. Sa main se posa sur son épaule afin de l'amener à s'arrêter et à l'observer droit dans les yeux. Apophis, pour sa part, ne cillait pas.

"T'es pas bien ?! Qu'est-ce qui t'a pris ? T'es franchement un pur malade, Apophis !
T'sais quoi ? Il va t'arriver des bricoles un jour, crois-moi !"*.

Sykes laissa son regard s'attarder un peu plus sur la chambre de Leandrà dont la porte était entrouverte. Millers n'avait pas cherché à le rejoindre pour le rattraper et déjà il commençait à entendre des effusions de voix, dont celle de la jeune femme alitée.

Plissant les lèvres, il conçut enfin de faire machine arrière et de revenir vers eux. Après tout n'était-il pas ici à des fins professionnelles ? Laisser ses propres impressions entraver le cour de sa visite tant protocolaire que nécessaire n'était pas la meilleure des solutions. Aussi fallait-il revenir vers eux, se composer un visage de circonstance et bien sûr donner le change en adoptant une attitude plus calme et maîtrisée. Apophis approcha de la porte d'un pas souple mais fut aussitôt ralenti quant à ce qui lui parvenait désormais aux oreilles.

"Qui m'a envoyé bouler il y a deux jours? Hm? Qui m'a gentiment conseillé d'entrer en contact avec la gente masculine grecque?

Et puis attend, tu m’as parlé de choix? TOI, tu me parle de choix? Mais qu'est-ce que j'dois dire? Il a une petite femme et une fille quand il rentre du boulot, et une maîtresse quand bon lui semble, et il me parle de choix! Mais dîtes moi que je rêve!".


L'Auror blond fronça les sourcils et contempla un instant le sol et ses chaussures. Toutes ces paroles lui parvenaient progressivement à l'esprit, s'insinuant dans son cerveau come des milliers de vipères dont une et une seule s'apprêtait à toucher le nerf sensible et à faire lumière sur cette affaire. Il jeta un bref regard aux deux compères, le sang glacé, le visage blème tandis que la main délicate de la jeune femme frolait son ventre recouvert par les draps :

"Tu me parle donc de choix. Mais serais tu capable d'en faire un ?".

Cette question tomba aussi net qu'un couperet sur sa gorge et il pensa qu'à ce même moment c'était peut-être ce que devait ressentir le pauvre Aaron Millers face à cette révélation aussi poignante que déconcertante.
Apophis se colla dos au mur pour être sûr de ne pas être vu. La lumière du couloir caressant sa gorge blanche et nue, la chaleur ambiante grillant un peu plus ses joues et mouillant son front, il déglutit avec peine et cligna des paupières afin de revenir à la réalité...

Jamais chimères n'avaient été aussi puissantes !

*"Tu t'rends pas compte de c'que t'as fait ? Tu détruis tout sur ton passage, quoi ! Tout ! Faut toujours que tu te mêles de tout, que tu t'occupes de tout, que tu fouines partout !

T'es qu'un lâche, Apophis ! Et une lavette ! Ouais, c'est ça, une lavette !".

Le jeune garçon aux cheveux pâles luisant sous la brillantine agrippa son vis-à-vis à la gorge.

"Repète encore cela une seule fois, Millers, une seule fois et je te jure que ce sera toi qui ramassera tes dents !"*.

Apophis dégraffa le col de sa chemise qui bailla sur son torse. Son visage était luisant de sueur et ses cheveux collés de part et d'autre de ses tempes. Il passa une main contre sa nuque, le regard perdu dans le vague tandis que les images lui revenaient par bribes.

*"T'as pas les c**lles pour, Millers. Que dire ? Tu b***es mou".

"Et toi tu n'es qu'un fichu sal*pard même pas capable d'assumer qu'il a des réactions de tafiole !".

Il se défit de l'étreinte d'Apophis et ce dernier resta raide et droit comme un piquet, tâchant de maîtriser une colère qui, peu à peu, commençait à monter en lui comme la marée. Il fixait Aaron, superbe vengeur dans son uniforme de Gryffondor, qui souriait de sa propre remarque :

"Ouais, une tafiole. Une pauvre fiotte qui trouve rien de mieux à faire que de coller une claque à une fille sous prétexte qu'elle veut pas coucher avec lui ! Une tarlouze qui s'est encore faite avoir car elle pensait, une fois de plus, que tout lui était acquis d'avance !".

Il gloussa toujours aussi insolent tandis que ses grands yeux couleur émeraude brillaient de la même intensité que ce joyaux.

"Comment elle t'a remballé, put**n ! Genre tu te pointes pour la serrer et elle, elle te sort "je suis pas celle que tu crois". Mince alors, j'étais plié !
C'est qui qui a b**dé mou à ce moment-là, Sykes ?".

Et son compère se jeta sur lui dans un rugissement fou...*.


Apophis suffoquait. C'était un peu comme si l'air de cet hôpital avait été remplacé par du gaz moutarde et qu'il était en train d'étouffer, de mourir à petit feu sous son effet. Il tâchait de reprendre le dessus, de lutter mais il ne parvenait guère à oublier ces paroles ni même cet échange qui avait eu lieu entre Leandrà Ladylys et Aaron Millers.

Ses yeux bleus injectés de sang se tournèrent vers la porte et il esquissa un pas...

*Cherry Meyer était l'une des plus jolies filles de l'école et aussi l'une des plus redoutables. Issue d'une famille de Sang-Purs, ses parents travaillent tous deux au Ministère. Son père était Auror et sa mère le secondait en tant qu'agent de la Brigade.

Comme ils l'avaient tant souhaité pour leur fille cette dernière avait embrassée la maison des Gryffondors et, à 16 ans déjà, s'apprêtait à faire une brillante carrière au sein de l'équipe de Quidditch de Poudlard. C'était une enfant sportive et pleine d'entrain, fierté de sa famille.

Alors lorsqu'on lui avait dit que le petit Apophis Sykes de deux ans son cadet tournait autour d'elle dans l'espoir de l'appâter la jeune Rouge et Or n'en avait été que plus conquise. Elle aimait les imbéciles, ces idiots qui pensaient qu'avec un peu d'argent à Gringotts et un nom long comme une prière chinoise tout leur était accessible. Il était temps d'apprendre à ce jeune coq de quoi sa vie serait faite plus tard. De plus rabattre le caquet d'un de ses Serpentards était quelque chose de plutôt jouissif en matière de bonne action.

Cherry flirta avec lui, le fit s'accrocher à cet espoir. Bien évidemment ses petits rendez-vous faisaient la une des potins de son dortoir tandis que la moitié des Gryffondor étaient désormais au courant que ce petit blondinet de quatrième année tomberaient dans ses filets. Un pari avait même été lancé : combien de temps tiendrait-il avant de découvrir le pot aux roses ?

Apophis ne l'avait découvert que trois semaines plus tard, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre Cherry en compagnie de trois autres de ses amies. Dans ses paroles le jeune homme avait été trop loin et elle avait ainsi décidé de mettre fin à cette mascarade. Ces derniers mots avaient été :


"Je ne suis pas celle que tu crois, Apophis !".

Il avait alors cligné des yeux, sa mâchoire inférieure retombant bêtement comme s'il avait été un personnage de cartoon, ridicule dans cette façon démunie et chochotte de la regarder. Elle avait ri... elle avait ri...

"Non mais qu'est-ce que tu crois, gringalet ? Que j'allais tomber amoureuse d'un pauvre sang-pur comme toi ? D'un espèce de bourgeois aux cheveux gominés et aux manières tellement vieilles et craignos qu'elles feraient vomir ma grand-mère ? Attends là, tu t'es fait des films, quoi".

Ce n'était plus de la moquerie mais bien de l'exaspération. La belle en avait assez de se traîner ce boulet à son pied, d'autant plus qu'il ne semblait pas vraiment comprendre la situation. Elle leva les yeux au ciel devant cette grotesque représentation du petit ami bafoué puis joua avec une des mèches de ses cheveux. Son regard brun et rieur le jaugea de haut en bas.

"Y a pas ce qu'il faut là où il faut de toute manière !".

Puis elle gloussa, jetant à ses amies un air de connivence juste avant que le plat furieux d'une main ne s'abatte sur sa joue.


"RETIRE CA !!! Hurla Sykes rouge comme un coq, RETIRE CA, SA**PE !!!

J'VAIS TE FUMER !!! J'VAIS TE BA*SER, TU VAS VOIR !!! TU VAS CREVER !!".


A cet instant plusieurs autres élèves, dont Aaron Millers, venaient de faire irruption dans la cour. Plus personne n'osait bouger...*.

Apophis reparut dans l'embrasure de la porte stoïque et calme, abattu et sombre. Il ne pipait mot et paraissait un peu fatigué, hormis cela rien de vraiment inquiétant.
Il passa la porte sans leur adresser un regard et laissa planer ses yeux un instant sur le lit de Leandrà. Sa main se posa sur l'un des barreaux auxquels était accroché la fiche de la patiente et il articula sur le coup :

"Il faut m'excuser. Le surmenage sans doute...".


Ses yeux clairs se fichèrent dans ceux de la jeune Auror.

*"Me fais pas ça, me fais pas ça ! S'il te plaît !!".

Elle pleurait, elle bavait, son nez démoli et sa lèvre en sang. Elle était recroquevillée sur elle-même, repliée comme une pauvre chose et levant la main afin de s'en protéger tandis que la sienne touchait presque le ciel dans l'attente de voler à nouveau dans son joli minois.

Le jeune homme articula un sourire diabolique faisant pétiller ses yeux de fou. Il l'observait, elle, cette jeune femme que personne n'osait approcher, que les garçons craignaient pour ses réactions de diva lorsqu'elle se refusait à eux. Elle ployait, oui, sous son joug ! Elle ployait ! Pauvre créature ratatinée par la trouille ! Elle crevait à petit feu consummée par cette terreur, cette angoisse qu'il n'abaisse à nouveau sa main.

Il la jaugea lentement et les yeux plissés à l'extrême, réduits à deux fentes de reptile. Le spectacle n'en était que plus navrant sachant qu'ils avaient fait un cercle autour d'eux, se tenant ainsi à une distance respectable.

"T'es qu'une trainée, voila ce que tu es. Susurra la voix mauvaise de Sykes, une p***tain qui a abusé de ce que je ressentais pour elle. De mon amour.
Je t'aimais sincèrement, Cherry. Je ne te voulais pas seulement pour coucher avec toi mais pour t'avoir à moi, pour moi.
Tu n'imagines pas à quel point tu me fais de la peine...".


"T'as toujours voulu tout voulu pour ta pomme, Sykes ! Perça une voix masculine qu'il connaissait trop bien.
Et Aaron s'approcha d'eux les bras croisés sur sa poitrine.

"Tout ce que tu touches doit t'appartenir"*.

Ces mots dansaient dans sa tête comme s'ils venaient de lui être prononcés. Un étrange sourire vint alors à tendre ses lèvres pleines d'enfant gâté et il s'approcha doucement de Leandrà les bras tombants, comme désarmé, l'épuisement se faisant de plus en plus sentir.
Il avait gardé une main dans sa poche...

Le jeune garçon grimaça une moue amère, comme celle d'un chien que son maître s'apprêtre à battre comme plâtre. Le Serpentard jaugeait le Gryffondor de toute la haine et du dégoût dont il était capable, petite vipère prise entre les griffes du lion.


"Tu veux la sauver, Millers ? Elle vaut pas le coup, elle promène les gens comme bon lui semble".


"C'est toi qui vaut pas le coup, Sykes. Frapper une fille...".

"ELLE L'AVAIT CHERCHE !! ELLE L'AVAIT CHERCHE !!"***.


Il se pencha doucement sur elle et éfleura ses cheveux de ses doigts, caressant ainsi le haut de son front pour couler doucement le long de sa joue opaline. Il lui sourit gentiment, une lueur confiante et rassurante nimbant ses pupilles claires.

***"ELLE A VIOLE MON AMOUR !!!"****.

Il articula à voix basse :

"Nous avons tous besoin de repos et de quelques jours pour décompresser, c'est normal. Il suffit que la pression ainsi que la terreur retombent".

Il prit place à ses côtés, continuant toujours de jouer avec ses mèches couleur corbeau, pensif et tendre.

"Je suis là pour veiller sur vous... Tu l'as dit, Millers, je suis le seul à qui cela n'ait pas porté préjudice...".

Et il se baissa un peu plus sur elle...

****"Tu l'as dit, Millers, je suis franchement le seul à blamer !".***


Le jeune Rouge et Or ne répondit rien. Son regard était devenu de la lave en fusion et son corps était raide comme le marbre. Une ombre traversa ses prunelles tandis qu'un profond dégoût marquaient désormais ses traits. Il reprit toujours froid :

"Tu as raison, Sykes. La seule à plaindre ici c'est elle.

Tu n'es qu'une brute. Une brute et un abruti ! Rien de plus, rien de moins".

Apophis s'esclaffa à gorge déployée :

"Ah ouais hein ? Alors comme ça c'est moi le monstre dans cette histoire, hein ?
Qu'en savais-tu seulement avant de débarquer comme le reste du troupeau ?!"******.


"Tu n'as plus rien à craindre, lui murmura-t-il, je sais ce qui me reste à faire, tu peux être tranquille...".

Et il posa un délicat baiser sur son front, attention qui sembla durer une éternité.
Se relevant il posa ses yeux sur elle et esquissa un nouveau sourire.
Elle sera bien avec lui... elle pourra lui faire confiance... toujours lui faire confiance...

Et il dit :

*****"Elle m'a blessé, Millers...

Mais moi... je l'ai eu...

Je l'ai eu"*****.


"Je t'ai eu, Leandrà...".

Et il appliqua ses lèvres sur les siennes en un délicat et long baiser qu'il aurait voulu éternel, s'étirant dans le temps et brisant les barrières des secondes les séparant de la fin.
Apophis leva son poignard dont la lame métallique brilla d'un éclat vif tandis qu'il la transperçait, enfonçait un peu plus l'objet du délit dans son ventre, pressait et pressait encore jusqu'à n'en créer qu'une profonde et béante ouverture dans son abdomen, là, oui, à cet endroit précis ! le seul dont elle puisse réellement se soucier ! le seul qu'elle aurait peur de perdre ou de détruire ! celui qui la faisait femme !

Sykes remua le couteau un peu plus dans la plaie. Du sang commençait à couler abondemment sur les draps, emplissant de taches sombres et gluantes la robe d'hôpital conférée à la malade. Ses lèvres toujours scellées aux siennes laissaient entrapercevoir dans leur mouvement la couleur grenat d'une larme qui suintait doucement de leurs commissures respectives.
Apophis bavait ce sang, il le faisait suffoquer même tandis que son ventre à lui commençait à mouiller sa propre chemise, se déverssant aussi bien sur son pantalon que le long de ses cuisses, souillant d'hémoglobine ses propres vêtements tandis qu'il pleurait de douleur.

Il retira la dague meurtrière aussi bien que ses lèvres tout en lâchant un gémissement plaintif. Secoué de spasmes, le visage blaffard et hagard, il vascilla brusquement et laissa son dos retomber contre le mur. Il tremblait et fixait sa bien aimée étendue sur le lit, blessée mortellement elle aussi et qui perdait son sang aussi bien qu'il perdait la tête... Il tâcha de se redresser, une main à son abdomen bien cruellement ouvert, le visage fermé et la gorge vibrant sous quelques hoquets intempestifs.

Il se retourna sur Aaron et un cruel sourire fendit son visage de poupon maladif en deux.

*"Toi... Millers... essaye seulement de la protéger. Espèce de..."*


"... sale petit Bouffondor de mes... deux...", reprit l'adulte en s'avançant sur lui.

Un léger ricanement secoua ses épaules fragiles, ébranlant son corps douloureux tandis qu'une lueur étrange et fauve allumait son regard halluciné.

*"T'as tout perdu, Sykes et tu es ridicule. Rétorqua le jeune élève, tu es fini. Personne ne croit plus tes jérémiades !"*.

Désarticulé et grotesque comme un pantin, l'Auror trébucha et se raccrocha au col d'Aaron Millers, serrant entre ses poings ensanglantés son malheureux t-shirt afin de ne pas perdre l'équilibre. Il s'octroya un vain sourire sur un regard éloquent dirigé vers Leandrà, puis en revint à son comparse :

"M-mais m... moi je... je connais qu... quelqu'un qu... qui v-va me cr... croire...".

Et il sortit progressivement sa baguette pour la lever sous son nez.

"A... Amanda Mi... Millers...".

Il lui adressa un clin d'oeil et disparut sur le coup dans un bruit significatif.
Aaron et Leandrà étaient désormais seuls dans cette chambre d'hôpital ne gardant comme seules traces du passage de l'Auror blond un bouquet de roses et une flaque de sang noire et fraîche s'étalant du lit de la patiente jusqu'au pied de son compagnon... Le reste n'avait été qu'illusion, un passage bref, un fantôme de plus.
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 18:46
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Aaron Millers a écrit:
Quand Apophis revint dans la pièce, Aaron était blême, immobile et figé au centre de la chambre de Leandrà. Son regard était vitreux, fixé sur son visage très sérieux, trop calme. Il n'assimilait pas ce qu'elle venait de lui dire, tout avait rebondi sur sa carapace impénétrable et il trouvait rien à lui répondre. Il n'avait rien à lui répondre. Un ultimatum de cette envergure, il ne l'entendait pas, il n'y participerait pas. Si elle voulait qu'ils arrêtent de se voir, elle n'avait qu'à le dire, il était inutile de lui faire miroiter comme une menace ce chantage de bleusaille...
Il sentait bien la présence d'Apophis dans la pièce mais il n'y faisait pas attention, comme si Leandrà et lui avaient été seuls au monde. Il fronçait les sourcils mais on ne pouvait pas dire que son expression était colérique, plutôt... démunie.

Bientôt, le corps massif du blond lui passa devant et lui masqua la vue de sa muse. Ce fut un peu un retour à la réalité, un réveil assez brusque pour le faire frémir. Il cligna légèrement des paupières, plus conscient des choses, et son regard lagon se percha directement sur Apophis qu'il considéra avec un sursaut de haine. C'était de sa faute, à lui. C'était lui, le crétin qui s'était trouvé dans la chambre de Leandrà exactement au moment où Aaron voulait se faire pardonner. C'était lui, l'attire-merde, le fouille-bordel, celui qui ne pouvait s'empêcher de le faire chier chaque seconde de sa chienne de vie...

Le blond fit s'asseoir Leandrà sur son lit, alors même que sa cuisse s'était remise à saigner à travers son pansement. Est-ce qu'il l'avait vu? Est-ce qu'il s'en souciait simplement, en déblatérant ses éternelles conneries? Pourquoi est-ce qu'il était revenu, déjà...?

Et Aaron vit les gros doigts tracer des sillons dans les cheveux noirs, et une morsure de jalousie le cloua sur place, paralysa ses entrailles lourdes comme du plomb dans son ventre. Il eut envie de tourner les talons, de s'enfuir purement et simplement de cet hôpital pour laisser les deux tourtereaux tranquilles. Le désir de casser du Sykes grandissait aussi en lui, rapidement, se déployant comme une fleur tropicale, mais il était freiné, sans savoir pourquoi, par la certitude que Leandrà lui en voudrait. Alors il laissa faire, il ne bougea pas, il ne fit rien. Il serait déjà parti s'il n'avait pas d'abord voulu mettre les choses au clair avec elle.

La vue de cette embrassade fut très difficile. Une petite décharge d'adrénaline le parcourut, de celles qui le commandaient à frapper, frapper jusqu'au sang, et Aaron esquissa même un geste en direction d'Apophis. Mais une nouvelle fois, il s'arrêta, fit la moue puis la grimace et détourna la tête pour fixer la fenêtre de la chambre. Si Leandrà ne le repoussait pas, c'est qu'elle n'était pas contre non plus, mais il ne lui payerait jamais cette insulte. Sincèrement, y avait-il pire déshonneur? Elle pensait sans doute que c'était l'unique moyen de se venger, qu'il le méritait, qu'ils seraient quittes, etc... Pour Aaron, c'était juste la raison de plus pour mettre fin à leur simulâcre de relation.

Leurs murmures ne l'intéressaient pas. Il se forçait à rester parfaitement extérieur à la situation, comme un ami gêné qui se refuse à tenir la chandelle, et dans son grand moment de solitude, il ne vit rien de ce qui se passa alors. De plus, Apophis lui tournait le dos et masquait complètement le corps menu de Leandrà, qui, même s'il ne le savait pas, venait d'être transpercé. Il regardait le ciel, mâchant sa langue, la mine furieuse, prêt à lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur... ignorant parfaitement qu'une averse de gouttes de sang perlait déjà sur le carrelage de la chambre, ignorant que Leandrà était sûrement parcourue d'une douleur inqualifiable et ignorant qu'il était le témoin involontaire d'une situation catastrophique qu'il aurait pu facilement éviter.

Et puis soudain... puisqu'il fallait bien lui donner un petit indice... Il entendit un gémissement plaintif, puis un choc sourd. Il se retourna.

La scène mit un quart de seconde à s'imprimer sur sa rétine, mais beaucoup plus pour remonter jusqu'à sa capacité de compréhension. Apophis reposait contre un mur et une grosse tâche de sang, presque au même niveau que lui, marquait sa chemise trempée - mais ça il s'en moquait royalement, il trouvait juste ça étrange. Ce qui attira réellement son regard froid, ce fut le corps de Leandrà. Elle reposait sur le lit. Et cette fois ci, en plus de la blessure de sa cuisse qui suintait toujours, une plaie béante trouait son ventre. Aaron poussa un cri inarticulé en faisant un pas en avant plutôt crispé, comme paralysé par l'horreur de la situation, l'incompréhension totale. Que s'était-il passé? En l'espace de quelques secondes, Apophis et Leandrà se retrouvaient avec un trou dans le bide après s'être embrassés! Décoincé, il continua de s'avancer, passant son regard d'Apophis à Leandrà sans savoir que le seul responsable, c'était Apophis, et qu'à se soucier des deux il faisait une grave erreur.

Il se pencha vers le lit, mais dans un ricanement détestable, Apophis trébucha et sa raccrocha à lui. Destabilisé, en pleine crise d'effroi quand il pensait à l'état de Leandrà, très loin de ses pensées corrosives sur elle et sur eux, l'esprit s'embrouillant et s'imaginant les pires dénouements à cette histoire, il attrapa les bras d'Apophis en grognant. Totalement affolé, il ne comprenait pas pourquoi le blond paraissait si serein, pourquoi tout était en train d'échapper à son contrôle, pourquoi est-ce que la femme enceinte sur ce lit d'hôpital était en train de mourir.

Lorsqu'il sentit le souffle des paroles d'Apophis contre son visage, Aaron le repoussa sans ménagement, faisant grincer ses muscles de protestation, le visage enflé de colère en plus de la panique. Peu lui importaient les menaces que le blond faisait soudain, il ne perçut même pas le nom de sa femme, il était déjà au-dessus de Leandrà, qu'il considérait d'un regard empli d'angoisse. Apophis disparut au moment même où Aaron ployait et que son visage se brisait soudain pour ne refléter que de l'horreur... de l'horreur et de la peur.

Il l'avait poignardé. Apophis venait de poignarder Leandrà, au ventre. Au ventre. C'en était fini du brin de vie au creux de ses entrailles, tout ce sang perdu, cette boule de chair trouée qui répandait tout ce que son ventre pouvait bien contenir de liquide; non, elle l'avait perdu. Aaron suffoquait, il lui semblait qu'il entrait dans une sorte de transe où plus rien ne lui apparaissait comme avant, il n'était plus le même. Il se sentait prêt à chialer - oui, lui, chialer - ses membres tremblaient comme des feuilles, il paniquait, ne réfléchissait plus, simplement étreint à l'idée que son seul radeau de survie était en train de couler inexorablement.

- " Leandrà! Leandrà, qu'est-ce qu'il t'a fait...?!"
- voix fissurée pour paroles inutiles, engluement royal d'un homme qui ne sait pas quoi faire. Les pleurs ne sont plus loin.

La scène semblait figée, les secondes défilaient comme des heures, lentement, s'étirant en douleur ou en panique. A quoi pouvait-elle bien penser alors qu'une souffranc(h)e sans nom devait la plaquer contre ses draps rougies? Vers où, vers qui s'orientaient ses dernières réflexions de mourrantes?

Ses mains s'agitaient lorsqu'il les avança vers la plaie, sa bouche tremblait sur ses dents serrées, il n'osa pas poser les doigts sur le sang qui coulait, qui coulait encore. Il avait les yeux humides. Il s'en foutait.

- " Merde, merde... Merde...!"
et sa voix est chevrotante, ridicule, alors que ses mains tremblent en changeant de position près de la blessure qu'il commence à doucement palper.

Il avait beaucoup de mal à classifier sa douleur: douleur de l'homme qui perd son amante, ou douleur du père qui perd... qui perd un début de vie...?

Qui m'a envoyé bouler il y a deux jours? Hm? Qui m'a gentiment conseillé d'entrer en contact avec la gente masculine grecque?

Elle lui avait dit... Tout ça. Il n'assimilait ses paroles que maintenant qu'il regardait une blessure grosse comme un bol fatiguer son corps et sa respiration. Ses mains trempaient dans le sang, il les retira vivement en la regardant dans les yeux.

Et puis attend, tu m’as parlé de choix? TOI, tu me parle de choix? Mais qu'est-ce que j'dois dire? Il a une petite femme et une fille quand il rentre du boulot, et une maîtresse quand bon lui semble, et il me parle de choix! Mais dîtes moi que je rêve!"

Et l'aide qui ne venait pas! Il avait pourtant crié, il avait appelé, non?! Aucune infirmière n'accourait, personne ne venait le libérer de cette vision atroce et souffreteuse, personne n'empêchait sa Leandrà de partir là-bas, personne ne voulait les sauver tous les deux, ne voulait l'empêcher de subir ses paroles à retardement, sa déception et sa colère... Faire un choix...

- " Ca va aller, Leandrà... Ca va aller..."


Sa main droite était remontée jusqu'à sa joue et la trace rouge de ses cinq doigts dégoulinants de sang avait marqué sa peau alors qu'il lui caressait le visage. Mais il n'était plus question de perdre une seconde. L'effarement, la détresse, l'affolement... Les traits torturés d'Aaron respiraient tout cela quand il la saisit dans ses bras, sans jamais quitter des yeux son visage. Sa canne était retombée au sol, il se moquait bien d'avoir mal, de ne plus marcher droit, l'important était de conduire Leandrà ailleurs. Ce qu'il fit. il courut, sa belle inondée de sang dans ses bras, jusqu'à la porte restée ouverte qu'il passa, dépassa, tombant sur le couloir totalement vide. Il se tourna des deux côtés, essoufflé; pourtant deux minutes à peine s'était écoulées depuis le départ d'Apophis, la situation ne pouvait pas être si grave!

- " A L'AIDE, A L'AIDE!" il hurla plusieurs fois.

L'humidification de son propre visage n'avait rien à voir avec du sang. Il chialait. Frustration, colère, tristesse, panique...? Il osait à peine regarder Leandrà.

Pourtant elle allait s'en tirer, oui. Y'avait intérêt. Ils étaient dans un hôpital, ce n'était normalement pas les médecins qui manquaient... Pourquoi étaient-ils abandonnés, alors...?

Tu me parle donc de choix. Mais serais tu capable d'en faire un ?

- " J'ai fait un choix Leandrà... J'ai fait mon choix..." laissa-t-il tomber avant de courir vers l'embrasure du couloir.
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 18:51
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Leandrà LadyLys a écrit:

« Tu n'as plus rien à craindre, je sais ce qui me reste à faire, tu peux être tranquille... »


Ses murmures n'avaient aucun sens. Leandrà était encore tremblante de colère, mais elle était allongée, maintenant. Apophis lui disait des choses, elle l'entendait, mais ne comprenait pas. Délicat baiser sur le front. La colère s'était envolé, laissant place à un malaise assez profond. Cruel que de faire cela devant Aaron. Sykes était-il au courant?

« Je t'ai eu, Leandrà… »


Le baiser glissa sur ses lèvres. Leandrà sentit en elle une émotion qui n'était pas la sienne. Et elle comprit, trop tard, ce qui animait le blond. Elle n'eut pas le temps de bouger ou d'alarmer Aaron. La lame qui brilla un instant sous ses yeux écarquillés, sembla mettre une éternité à accomplir ses sombres desseins. Puis LadyLys l'a senti, au plus profond d'elle même. Déchirure insupportable, douleur sans limite, elle ne put crier, et son amant ne pouvait voir ce qu'il venait de se passer. Était-il seulement encore la? Le poignard s'enfonçait toujours plus loin, dévastant tout sur son passage, et atteint son but : l'anéantissement de ce petit bout de vie. Comment avait-il su? Aucune idée, le résultat était la, Leandrà venait de se faire éventrer par un psychopathe.

C'était comme si le décor avait disparu sous ses yeux, la tombée du rideau, fin du spectacle. Déconnectée du monde, la Brune n'entendait plus rien, ne voyait plus rien, ne sentait plus rien. Un froid mordant semblait s'insinuer en elle par la blessure béante, d'où s'emanait des flots de sang. La mort, rien de plus, rien de moins, voilà ce qu'elle sentait grimper le long de son corps meurtri. Elle avait survécu aux mangemorts, pour se faire abattre par un auror. La vie est vraiment mal faite.

Ses yeux, ses beaux yeux azurs, s'accrochèrent dans le vide, la vue troublée. Elle n'entendait pas Aaron à ses côtés, elle ne voyait ses larmes aux fond des yeux, elle ne sentait pas ses mains sur elle.. Plus rien, il n'y avait plus que ce froid qui avançait cruellement en elle.

Leandrà se sentait partir, et personne ne semblait pouvoir quelque chose pour l'en empêcher. Pour la première fois depuis quelques minutes, elle sentit une chose, une présence. Ses prunelles emplies de larmes se posèrent sur un visage qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître malgré sa vue floue. La Brune était dans ses bras, ainsi allait finir sa vie. Mourir pour avoir voulu aider un homme, mourir pour avoir donné son amour, mourir pour... rien. Par jalousie. Parce qu'il n'avait pas supporter de s'être fait doubler. Parce qu'il fallait qu'il se fasse interner de toute urgence.

« J'ai fait un choix Leandrà... J'ai fait mon choix.. »


De quel choix parlait-il ? Aucune idée, la Belle n'arrivait pas à raisonner, à se rappeler de quoi que ce soit. Il n'y avait de la place que pour la douleur, et l'acceptation de partir, si jeune, si tôt. Leandrà fit un effort surhumain pour lever le bras, déposant une caresse futile sur la joue de son amant, puis plus rien. Le noir. A gauche, à droite, rien.

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L'impression de n'être plus rien, d'avoir perdu quelque chose, d'être vide. Que personne ne comblerait ce même vide. Qu'elle ne s'en remettrait jamais. Grand moment de solitude, grand moment de douleur. Voilà tout ce que Leandrà avait ressentit en ouvrant les yeux. Aucune idée de combien de temps elle avait dormi, mais elle se souvenait de ce qu'il s'était passé, la raison de ce gros bandage sur son ventre, la source de cette solitude.

LadyLys était resté allongé, sans bouger, la tête sur le côté , et le regard dans le vague. Pas un mot, pas une phrase, elle n'avait même pas essayer de voir si elle était vraiment seule, ou pas. Les larmes coulaient, silencieusement. L'avait-elle perdu? Le fruit d'un amour impossible qui avait commencé à poussé était-il brisé? Maintenant qu'elle était réveillée, la Brune n'allait pas tarder à savoir. Mais le voulait-elle vraiment? La peur d'entendre le verdict, d'entendre la réponse à une question rhétorique.

La jeune femme se recroquevilla un peu plus sur elle même, accentuant sa douleur autant bien au ventre qu'à la cuisse. Leandrà souffrait de ses blessures, mais aussi de ce bonheur, à jamais envolé.
Caly G. Alifay
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 18:57
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Aaron Millers a écrit:
Aaron ne savait pas combien de temps s'était passé depuis qu'il avait trouvé un Médicômage près d'une salle d'urgence, depuis qu'il lui avait laissé à regret le corps de Leandrà et qu'il avait du assister, impuissant, à la pratique des premiers soins, la jeune femme traînée sur un brancard et lui derrière. Il se souvenait bien de l'horreur qu'il avait ressenti en entendant crier tous les médecins, de cette affolement constant, de cet empressement des infirmières qui le bousculaient, qui couraient pour aller de tel ustensile à tel radio, qui beuglaient des ordres, qui levaient leurs baguettes en hurlant "dégagez!", il se souvenait bien de s'être senti tellement inutile, d'avoir répété en bégayant qu'elle était enceinte; mais seules ces impressions restaient claires et nettes dans son esprit. Pour le reste, pour ce qu'il avait fait, pour les médecins avaient faits, c'était très vague. Tremblant, il s'était laissé tomber sur une chaise du couloir et une infirmière avait sèchement fermé les rideaux de la salle d'opérations où il avait pu voir le corps de sa Leandrà, toute dégoulinante de sang, reposer sur une table asseptisé. Il entendait encore, mais il ne voyait rien, et quand il entendit "on la perd!", il préféra ne plus écouter.

Non, il ne savait pas combien de temps s'était déroulé depuis, mais il avait l'impression que cela remontait à des siècles. On l'avait conduit dans la salle de réveil où Leandrà dormait plus ou moins paisiblement. Un médecin était venu s'entretenir avec lui, lui avait déposé une main réconfortante sur l'épaule en murmurant que ça irait, puis était sorti en laissant Aaron seul avec sa conscience. Dans son lit, Leandrà reposait, propre, bandée du ventre à la cuisse, et la trace de ses caresses avait totalement disparue. Lui, il n'avait pas pris le temps de se changer ou de se laver, et il portait les mêmes vêtements tâchés d'un sang qui n'était même pas le sien.

Il s'était assis à son chevet et l'avait regardé dormir un long moment. Maintenant que la peur était passée, maintenant qu'il savait qu'elle allait s'en sortir, la panique redescendue, il prenait plus conscience des choses. L'après-coup était rude mais il se devait de mettre les choses au clair car son esprit était encore tout embrouillé, tout voilé. Les paroles qu'avait eu Apophis avant de partir lui trottaient désagréablement dans le crâne et il ne l'avait jamais autant pris au sérieux.

Il était clair que le blond avait tout compris entre eux. Quand Aaron lui avait crié de revenir dans la chambre de Leandrà, il n'avait pas cru qu'il le ferait si vite, qu'il entendrait ses reproches. Manque de chance, sa couleur de cheveux n'avait pas détruit toutes les cellules de son cerveau et il avait vite fait le rapprochement entre la situation sous tension et l'air haineux d'Aaron. Evidemment, il avait mal réagi. Jalousie. Comme lui.

Sauf que lui, il ne l'aurait pas poignardé. Le vrai problème était là: Apophis avait visé le ventre de son poignard de lâche, c'est qu'il avait aussi compris que Leandrà était enceinte. Et ce geste était une façon très nette de tuer dans l'oeuf le bébé. Aaron n'avait pas encore mis en ordre toutes ses pensées concernant cette naissance, il restait braqué sur une froide dénégation, mais jamais, au grand jamais, il ne pourrait pardonner ou même laisser couler Apophis. Ce qu'il venait de faire, c'était de déterrer la hache de guerre entre deux hommes qui n'attendaient qu'une piètre excuse pour s'égorger. Aaron n'allait pas lui faire de cadeaux.

La seule raison pour laquelle il n'était pas déjà parti, c'était Leandrà. Et pourtant, beaucoup de choses le poussaient à quitter cet hôpital de fous: l'envie, tout simplement, d'enfin quitter cet endroit après sa semaine et demi de soin, la vengeance qu'il comptait bien faire peser sur Apophis, et pour terminer... ce dernier avait dit qu'il allait prévenir Amanda. Oh, Aaron doutait qu'il soit allé le faire tout de suite, vu la blessure inexplicable qui s'était ouverte sur son propre ventre - oui, tiens, elle venait d'où, cette plaie? - mais depuis qu'il avait attendu, là, en compagnie de sa belle, il était certain que sa femme était déjà au courant de temps. Morose, Aaron s'était longuement demandé ce qu'il foutait encore ici alors que Leandrà dormait, puis il avait cessé d'y penser en observant le visage endormi, crispé dans la douleur comme une statue souffrante. Du côté d'Amanda, c'était foutu de toutes manières et Leandrà, elle, avait besoin de lui. Et puis la vengeance est un plat qui se mange froid. Glacial. Congelé.

Il s'était endormi après avoir siphonné une bonne partie de la bouteille de whisky pur feu qu'il avait d'abord ramené à Leandrà. Aaron le considérait avec une certaine ironie, mais il était certain qu'il allait vraiment en avoir beaucoup besoin maintenant. Le coude reposé sur la table de nuit de la chambre, et le menton reposé dans sa paume, il était plongé dans un sommeil irrégulier et peu profond, et du temps était encore passé.

Un petit froissement de vêtement le réveilla. Lentement, il décolla ses paupières bouffies et cligna plusieurs fois des yeux, son esprit reprenant peu à peu pied à la réalité. Il avait fait un drôle de cauchemar mais les détails lui échappaient, tout était flou... L'équilibre précaire de sa position fut brisé lorsque sa tête glissa de sa main et qu'il faillit se cogner contre la table de nuit.

Les muscles du cou et du poignet endoloris, Aaron s'étira pesamment en étouffant un grognement, puis il se tourna vers Leandrà. Recroquevillé en direction de la fenêtre, il devinait au mouvement des draps qu'elle s'était elle aussi réveillée. Son regard un peu froid la considéra un instant, puis il approcha lentement sa main de son front chauffé par la fièvre. Il voulait attirer son attention en douceur... ils avaient besoin de parler.

- " Leandrà, je suis là." murmura-t-il en lui tapotant très doucement l'épaule.

Aaron ne pouvait même pas imaginer le traumatisme qu'elle était en train de vivre. Enfin... Si. Malheureusement, il savait très exactement ce qu'elle pouvait endurer car Amanda avait déjà eu des fausses couches, et puis il y avait James... Bref, il semblait que la malédiction pesait sur sa descendance et qu'il n'était pas destiné à avoir des enfants viables...

Ou... presque.
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 19:01
Gallions : 162
    
Leandrà LadyLys a écrit:

Grognement étouffé. La Brune sursauta légèrement, mais fut-elle réellement surprise? Une douce chaleur se fit sentir dans son coeur, elle n'était pas si seule que ça, finalement. Cette respiration, cette odeur, cette présence, rien de pouvait la tromper, Aaron était celui qui avait veillé sur elle durant son long sommeil. Devait-elle encore feinter de ne pas l'avoir senti? Devait-elle encore lui tourner le dos?

« Leandrà, je suis là. »


Tendre murmure et contact qu'elle ne pouvait ignorer plus longtemps.

Je sais Aaron... je sais...



Sa voix déjà faible, c'était brisée dans un sanglot, et elle se recroquevilla encore plus sur elle, appuyant sur ses blessures. Aucune femme ne devrait vivre ça. C'était inhumain. Leandrà ne s'était jamais senti aussi mal. Elle se sentait plus bas que terre, elle se sentait souillée et incroyablement vide. Le traumatisme était profond, elle avait même peur de se montrer à son amant, pour des raisons qu'elle ignorait.

Elle savait Apophis fou, elle savait Apophis capable de tout, mais pas de ça. Pas de la poignarder de sang froid. La lâcheté de ce pauvre taré était à son comble : attaquer une femme déjà blessée. Finalement, Sykes n'était pas si loin des mangemorts qu'il était censé combattre.

Sa crise de pleurs , bien compréhensible, passée, la Brune se retourna, péniblement et non sans douleur. L'envie de croiser son regard, l'envie de l'entendre encore et encore, de le sentir tout contre elle. Sa chaleur, d'être dans ses bras, voilà ce tout que LadyLys avait besoin.

Son visage ruisselait encore de larmes, et Leandrà baissa les yeux automatiquement. Les récents évènements avaient-ils changé jusqu'à son comportement avec Aaron? Une peur incompréhensible était gravée dans ses yeux, mais devait-elle être effrayé d'être à ses côtés? Non, évidemment, mais il allait lui falloir beaucoup de temps pour s'en remettre.

Le grand silence fut brisée par cette même voix faible et détruite.


Je l'ai perdu? N'est-ce pas?

Elle n'attendait aucune réponse, elle savait, elle le sentait.

Pourquoi? Pourquoi Aaron? Peut être que je ne suis qu'une traînée égoïste, mais JE NE MERITAIS PAS CA! Sa voix explosa encore une fois. L'hystérie post-trauma venait de commencer.Il n'avait pas le droit de me le prendre. NON IL N'AVAIT PAS LE DROIT!


Il y eu un sanglot, plus puissant, plus sonore, que les autres. La Brune s'agitait dans tout les sens, comme prise d'une soudaine folie, foudroyante et incontrôlable. Mais qui pouvait vraiment l'en blâmer?

Tu dois être heureux Aaron ! Ooh oui il doit être content Millers! Sa vie ne sera pas foutu en l'air! Il l'a, LUI, sa famille!


Elle ne pensait pas forcement tous ce qu'elle disait, elle disjonctait, voilà tout, mais les vagues de mots semblaient vouloir sortir absolument, comme si c'était un antidote au poison qui la rongeait intérieurement. Elle s'agrippa les cheveux et se mis en foetus, se balançant d'avant en arrière, les larmes ne voulaient pas s'arrêter de couler.

Mais Leandrà, ELLE, elle n'y a pas droit c'est ça? Hein Aaron? C'EST CA? Tu étais de mèche avec Apophis? Hein ? TU AVAIS TELLEMENT LES NERFS QUE TU LUI A DEMANDE DE FAIRE CA?


La, ça partait dans la paranoïa la plus complète. La jeune femme ne pensait pas un centième de ce qu'elle disait, mais ça, elle ne s'en rendait pas encore compte. Elle crachait son venin. Les paumes appuyées sur front, les yeux fermés, Leandrà se mit à hurler. Un cri perçant, à déchirer le coeur. Hurlement d'une femme perdue, brisée, en détresse.

Le long cris se transforma en sanglot saccadé. Elle avait du mal à respirer, elle avait un poids énorme sur la poitrine, qui la compressait, et qui la privait de d'oxygène.

A...AARON! Aide moi... AIDE MOI! aide moi... pitié... achève moi...


Leandrà ne cessait de frotter son visage contre ses avants bras, comme folle. Elle devait avoir ameuté tout l'étage, mais elle ne s'en souciait pas, continuant à cracher son désespoir, à faire partager sa douleur.
Caly G. Alifay
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Re: 5 Aaron Millers Leandrà LadyLys Apophis Sykes " Regrets & Romance "   Ven 29 Mai - 19:09
Gallions : 162
    
Aaron Millers a écrit:



Aaron ne bougea pas d'un cil. Il l'observa d'un oeil mort se recroquiller sans se retourner vers lui, il la fixa froidement quand elle se mit à pleurer. L'envie de la consoler était présente, pourtant, mais Aaron la muselait. Il n'y avait pas grand chose à dire présentement, et les souvenirs de leur dispute étaient encore bien trop frais pour qu'il puisse vraiment feindre la désolation. S'il écoutait son désir le plus simple, il l'aurait pourtant rassuré, il l'aurait pris dans ses bras jusqu'à ce qu'elle se calme, pour entendre s'apaiser sa respiration, pour entendre son coeur contre le sien, à l'unisson, comme avant. Mais il ne fit rien. Les coudes sur les genoux, il attendit qu'elle veuille bien cesser de pleurer pour qu'ils puissent avoir une conversation digne de ce nom.


Aaron la regarda quelques seconde dans un silence sépulcrale, puis il ouvrit la bouche pour lui répondre... mais elle le devança.

Il s'y était attendu, il n'allait pas mentir. C'était parfaitement logique, d'un point de vue médical, c'était même plutôt sain qu'elle expulse tout son mal-être de cette façon. Il n'allait pas devoir supporter un quart d'heure de jérémiades, Leandrà avait l'air complètement épuisé. Aussi il garda une nouvelle fois le silence mais continua de la regarder pendant qu'elle hurlait, qu'elle s'excitait, qu'elle s'agitait dans son lit. Fatigué, vint un moment où il renifla de dépit, puis croisa les bras. Il n'avait jamais eu de talent de compassion, de consolateur; il se sentait très extérieur à tout cela mais se doutait bien que la rage était la seule façade qui le séparait du même état que Leandrà, et de l'empathie pour cette dernière. Là, il la considérait à peine, attendant qu'elle ait terminé.

Car évidemment, elle hurlait ce qu'il lui avait lui-même beuglé quelques jours auparavant. Et à ça, que répondre? Il ne tenait pas plus que ça à s'énerver une nouvelle fois, leurs prises de paroles étaient de plus en plus dérisoires et la bile lui manquait. Et puis des excuses, il ne les envisageait même pas, aussi subir les reproches hystériques de Leandrà le laissait parfaitement de glace. Comme d'habitude. Comme avec tout le monde. Il peinait même à ne pas se rendormir. Saisissant la bouteille de whisky presque vide, il but à son goulot sans aucune honte et laissa Leandrà épuiser ses dernières forces.

Voila qu'elle se mettait à le supplier... Lui. Avait-elle déjà oublié? Etait-elle en pleine hallucination? Oh, oui, le choc devait la rendre folle... Enfin, si par aide elle voulait qu'il aille chopper Apophis, il n'y avait aucun problème, il s'en chargerait dès qu'il serait parti d'ici. Mais si elle préférait qu'il la serre dans ses bras, qu'il la rassure, qu'il pleure avec elle... Non. Il ne le ferait évidemment pas. Il s'en voulait trop, il était trop insensible, ne rien ressentir de la douleur des autres n'avait jamais été aussi entravant... Soit.

Il saisit d'office le bras de Leandrà, pour qu'elle arrête de frictionner son visage trempé de larmes et se pencha vers elle. Pendant quelques instants, il ne dit rien, son regard chercha simplement le sien juste pour le plaisir d'y découvrir son reflet déformé dans les orbites humides. Quelque chose s'était brisé... Comme un manque au creux des reins, l'impression d'avoir raté une marche et cette peur de la chute qui arrive, qui arrive, sans même qu'on ne la voit. Comme un manque à gagner...

- " Leandrà, ça peut pas continuer."

Boum. Il ne se savait pas des qualités de faiseur de phrases chocs. C'était plutôt sa spécialité, à elle.

Il avait mûrement réfléchi à ce qu'il était en train d'avancer. Avant de s'endormir, pendant qu'il la regardait, lorsque le médecin l'avait rassuré... Même dans son sommeil, l'implacable réalité l'avait martyrisé. Leur relation était un échec. Enfin, elle le deviendrait, après cet incident, et puis tout cela n'avait été qu'une erreur... Une grossesse non-désirée, voila peut-être le clou d'un spectacle en seulement deux actes. Il savait à quel point il fallait manquer de coeur pour lui annoncer ça maintenant, larguage en règle dans une chambre d'hôpital habitée par les cris et les larmes. Il n'y avait aucune autre solution. Il fallait bien qu'il lui dise avant que le médecin arrive et fasse à Leandrà l'explication détaillée de ce qui s'était passé. Alors, encore une fois, Aaron prenait le mauvais rôle, mais elle comprendrait plus tard, oh, et puis elle pouvait très bien comprendre maintenant s'il prenait la peine d'en discuter un peu. Foirer sa vie, d'accord, il avait l'habitude. Mais il ne pouvait pas se permettre d'endiguer celle de Leandrà....

- " Ca ne marche plus... Y'a la jalousie, y'a Apophis et y'a ma famille... Ce qui s'est passé là, c'est juste une manière de me dire que ça sert plus à rien..."

Sa voix était basse, rauque, grave. Une sonate sourde d'un homme éreinté donc la seule force réside au gramme d'alcool dans son sang. Il continuait de la fixer, sans avoir peur du regard qu'elle lui porterait, du jugement, de tout ce qu'il y aurait avec.

- " Faut pas te méprendre... Ce qu'il y a eu entre nous, ça m'a beaucoup aidé..." murmura-t-il. "C'était vraiment très bien. Ca aura été très bien le temps que ça aura duré. Mais c'est fini maintenant. Il vaut mieux qu'on ne se voit plus."

Il se releva pesamment. Amanda avait signé les papiers pour sa sortie le jour de leur grande dispute, il n'avait plus qu'à passer à l'accueil, récupérer ses affaires et s'en aller. Beaucoup de choses l'attendaient à présent et il ne fallait pas qu'il entrave ses sentiments avec Leandrà... tout comme elle devrait apprendre à ne plus en éprouver pour lui. Il épousseta un instant ses affaires, assez mal-à-l'aise, sans trop savoir ce qu'il advenait de lui dire maintenant. Il avait du rompre une fois dans sa vie... c'était dire son expérience.

- " Je vais m'absenter quelques temps. Ce sera sûrement plus facile pour toi. Donc... Bon rétablissement."

Et il lui tourna le dos. Il n'y avait rien de vraiment théâtre dans cette façon de faire les choses, si tout avait été pensé, rien n'avait été planifié avec exactitude. Les quelques pas qui le séparaient encore de la porte de sortie lui parurent très très longs, et quand il posa la main sur la clenche, il sut qu'il ne pouvait pas lui cacher. C'était trop inhumain, et le médecin n'en aurait faire cure, aurait préféré lui imposer une ligne de conduite qu'elle n'aurait pas forcément apprécié. Pour lui dire adieu, il pouvait au moins lui dire ça.

Immobile, donc, mais la porte s'ouvrant devant lui, Aaron fut prêt à lui dire... Il lui tournait toujours le dos, s'apprêtant à s'enfuir.

- " Leandrà... Tu ne l'as pas perdu. Il est toujours vivant."
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